"Cela fait trop longtemps que notre continent s'est recroquevillé sur lui-même, s'est imposé des charges bureaucratiques, a miné ainsi la compétitivité et mis des bâtons dans les roues de ceux qui voulaient créer des entreprises."Tel a été le préambule du Parlement européen pour annoncer l'approbation d'une nouvelle législation censée favoriser le séjour des chercheurs et des étudiants étrangers au sein de l'Union Européenne. Une nouvelle directive qui donne également un statut aux stagiaires et aux travailleurs au pair, qui n'avaient aucune protection juridique jusqu'alors.
Pour rappel, souligne latribune.fr, la Commission européenne cherchait à réviser sa réglementation depuis 2013, bien avant que la crise migratoire ne vienne ébranler l'Union. L'objectif: rendre les 28 Etats membres plus attrayants pour les jeunes "cerveaux" des pays tiers, afin de ne plus les voir quitter l'Europe une fois leurs études achevées et exploiter leurs talents fraîchement acquis sur d'autres marchés, aux Etats-Unis ou au Canada par exemple. Côté chiffres, l'Europe investit chaque année 0,8% de PIB de moins que les Etats-Unis et 1,5% de moins que le Japon dans la recherche et le développement. Pire, ses meilleurs chercheurs s'expatrient par milliers vers des pays où les conditions sont plus favorables. D'où la nécessité de relancer “la machine”.
Concrètement, “les étudiants et chercheurs pourront rester dans leur pays d'accueil au moins neuf mois après leurs études ou contrats, afin de trouver un travail ou de créer leur propre entreprise. Leur mobilité sera aussi facilitée au sein de l'UE, sur une période pouvant atteindre jusqu'à six mois, contre trois actuellement.La nouvelle directive doit aussi permettre aux chercheurs de venir accompagnés de leur famille. Les étudiants auront par ailleurs la possibilité, pendant leur scolarité, de travailler jusqu'à quinze heures par semaine, contre dix actuellement. La directive révisée donne également un statut aux stagiaires (rémunérés ou pas), apprentis, volontaires participant au service européen et travailleurs au pair originaires de pays tiers. Plusieurs dispositions visent encore à harmoniser les règles d'obtention de visas ou de titres de séjour, en établissant notamment des critères précis d'admission”, souligne la tribune.fr.