Energie éolienne: un marché prometteur

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Revue de presseKiosque360. D’ici la fin du mois de mars l’annonce des short-listés du dernier appel d’offres de l’éolien devrait tomber. Une annonce très attendue tant les enjeux sont importants.

Le 04/03/2015 à 23h38

D’ici la fin du mois, les noms des consortiums retenus pour le marché éolien marocain devraient tomber. Attendu avec impatience par les opérateurs de l’énergie renouvelable, cette étape «devrait ouvrir la voie au dépôt des offres financières, dernière étape avant la désignation de l’adjudicataire final», estime Economie & Entreprises, dans son numéro du mois de mars.

Un marché très juteux

Pourquoi cet appel d’offre est-il si attendu? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un marché gigantesque, qui vise le développement d’une filière industrielle éolienne nationale avec des retombées en termes de création d’emplois et de création de valeur pour les PME-PMI locales. Le suspens est d’autant plus fort, que la presse a déjà laissé fuiter le nom du groupement qui pourrait remporter la mise. Il s’agirait d’un consortium constitué du saoudien Acwa Power et de l’espagnol Gamesa. Leur point fort? Une offre technique propice à l’intégration locale avec près de 70% des composantes pouvant être fournies grâce à du sourcing local. Ainsi, sur les 11,5 milliards d’investissements que devraient générer le projet, près de 8 milliards sont censés rester sur place. Au programme, selon le mensuel: «une usine de palles et une autre dédiée aux mats vont venir enrichir le tissu industriel local». Ce n’est pas tout, les systèmes électriques pourraient également être fournis par des entreprises installées au Maroc. Une contribution à relativiser cependant, puisqu’en dehors des mats et des pales, les autres pièces- et ce pour des raisons logistiques et économiques- ne seront pas fabriquées au Maroc. L’intérêt en termes de transfert de technologies restera donc très faible.

Eolien cherche rentabilité!

Une logique industrielle propre au secteur. En effet, le modèle économique autour de l’éolien n’étant pas encore viable, mieux vaut optimiser les coûts et éviter les subventions étatiques. L’exemple du Brésil est à ce titre très parlant, rappelle le mensuel économique. Le coût MWH éolien coûte 35% plus cher que pour une électricité «fossile», mais le gouvernement souhaitait à tout prix une industrie locale. Malgré une rentabilité certaine en termes d’emplois, celle-ci coûtait très cher à l’Etat en termes de subventions. Un argument partagé- de manière discrète- par le directeur général de Gamesa Europe / Afrique, Ricardo Chocarro, «nous cherchons à atteindre les coûts les plus compétitifs et c’est ce qui justifie l’implantation industrielle. Si le sourcing local nous permet de réaliser des économies sur le prix du MWH, nous le ferons». Justement, la note accordée au projet industriel dans l’évaluation des offres soumises ne dépasse pas les 15% contre les 85% d’importance accordée à l’offre financière. Ainsi, l’argument du sourcing local serait sans doute «purement démagogique», selon le mensuel. Et pour cause…

Baisser les coûts au max

L’unique enjeu de l’ONEE est de baisser au maximum le coût de l’électricité produite afin qu’elle n’impacte pas négativement le coût du mix énergétique. Pourtant, comparée au solaire, l’énergie éolienne est déjà assez compétitive. A 42 euros le MWH, cette énergie coûte seulement le double du charbon. Et celle-ci pourrait encore baisser à 40 euros/MWH. Cette éléctricité pourrait même coûter encore moins cher d’ici les dix prochaines années, selon Bloomberg, contrairement au charbon et au fuel. Le choix de l’éolien permet au pays à la fois de s’affranchir du marché international en acquérant une certaine indépendance énergétique. Et pourquoi pas s’ouvrir les portes du marché africain dans l’avenir.

Par Sanae El Asrawi
Le 04/03/2015 à 23h38