Au lendemain de l’annonce de la victoire du RNI aux élections législatives et de la défaite cuisante du PJD, le Masi, indice phare de la place casablancaise, a terminé la séance de ce jeudi 9 septembre, sur une hausse notable de 1,81%, pour atteindre 12.971,07 points, inscrivant par la même occasion son plus haut annuel.
Le MSI20, l’autre indice de référence de la Bourse de Casablanca, composé des 20 valeurs les plus liquides, a lui progressé de 2,08% à 1.061,15 points. La séance a connu par ailleurs des volumes de transactions importants, dépassant les 469 millions de dirhams, un chiffre bien supérieur aux volumes habituellement enregistrés.
«La Bourse a réagi positivement aux résultats des élections», confirme Farid Mezouar, expert du marché boursier et directeur exécutif de FL Markets, contacté par Le360. Selon cet expert, «cette réaction peut s'expliquer par le bon taux de participation qui renforce le processus démocratique au Maroc. Surtout, la victoire du RNI laisse espérer un gouvernement pro-business qui va s'intéresser directement au développement du marché boursier», a-t-il ajouté, rappelant au passage que Aziz Akhannouch, le patron du RNI, a été pendant plusieurs années, président d'une société cotée.
«De même, souligne Farid Mezouar, de manière générale, le programme du RNI a laissé la place à une politique volontariste en matière de croissance économique et d'embauches». De quoi nourrir l’optimisme des investisseurs en terme de développement économique et de création de richesses.
Lire aussi : Élections législatives de 2021: voici le décompte définitif, avec 102 sièges, le RNI est le vainqueur du scrutin
«Si le prochain gouvernement réussit à mobiliser le secteur privé pour augmenter sa cadence d’investissements, la croissance peut s’accélérer, facilitant la création d’emplois et la génération de ressources fiscales supplémentaires», analyse notre interlocuteur.
En outre, et c’est un point loin d’être négligeable, la perspective de la formation rapide d’un gouvernement est également source de satisfaction et d’optimisme. On se rappelle qu’en 2016, au lendemain de la victoire du PJD aux élections législatives, le blocage dans les négociations entre les différents partis politiques, pour la formation d’une majorité gouvernementale, avait littéralement paralysé l’économie et les investissements pendant de longs mois. Cette fois-ci, le spectre d’un nouveau blocage s’éloigne. «Les investisseurs vont certainement suivre la rapidité de formation du gouvernement ainsi que les premières mesures incluses dans le projets de loi de finances 2022», indique Farid Mezouar.
Et d’ajouter que «ces mêmes investisseurs vont s’inscrire dans une approche top-down», (c’est-à-dire une approche de haut en bas, Ndlr), en préférant l'exposition globale au marché boursier. En effet, «une amélioration est attendu au niveau de la croissance économique, de la promotion de l'investissement privé et de la priorisation du marché boursier. Ce dernier est enfin susceptible de jouer son rôle de moteur de financement de l'investissement», conclut-t-il