L’efficacité énergétique tend à se démocratiser au Maroc. Dans son édition de ce vendredi 10 mars, L’Economiste estime que l'énergie renouvelable draine des investissements conséquents, particulièrement dans l’industrie. L’une des filières de ce secteur fortement consommateur d’énergie a ainsi bien su s’adapter à cette donne. Il s’agit tout particulièrement de la cimenterie où les professionnels, pour sauvegarder leur activité et assurer une compétitivité à l’export, ont décidé de tabler sur l’efficacité énergétique. Il faut dire que 70 à 75% de leurs coûts variables sont liés à l’énergie, qu’elle soit thermique ou électrique. Il est question que «le secteur assure 80% de ses besoins énergétiques à partir de source renouvelable, essentiellement éolienne». Et le journal n’hésite pas à parler de «première mondiale!»
A cela s’ajoute un travail sur les investissements dans de nouveaux équipements, les matières premières (clinker réactif) et les combustibles alternatifs (déchets). Pour exemple, le quotidien évoque le cas de LafargeHolcim Maroc, dont trois des unités industrielles sont alimentées à hauteur de 85% en moyenne en électricité éolienne, grâce à son propre parc éolien et à des contrats d’approvisionnement avec Nareva Holding et Acwa, pour alimenter ses 8 usines au Maroc. Du côté des fournisseurs de services énergétiques, Engie, qui a flairé le filon, est l’un des plus actifs sur le marché local puisqu’il a décroché deux lots d’une centaine de mosquées qui doivent devenir écologiques.
En termes de financements, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) est un important pourvoyeur, avec quelque 3 milliards de DH déjà investis dans l’efficacité énergétique au Maroc depuis 2012. «L’autre vecteur, ce sont les projets portés par les industriels eux-mêmes: Lesieur-Cristal, Maghreb Industrie...
L’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE) s’active aussi, puisqu’une stratégie dédiée est dans le pipe. L’objectif est d’atteindre 15% d’économie d’énergie pour 2020 et 25% en 2030.