Mois après mois, le déficit commercial du Maroc s’aggrave. Au terme du mois de février dernier, les échanges extérieurs du royaume se sont soldés par une aggravation du déficit commercial de 4,75 milliards de dirhams.
Les données que vient de publier l’Office des changes font état d’une croissance toujours aussi forte des importations de biens et que l’augmentation des exportations n’arrive toujours pas à combler.
En effet, les importations se sont établies à 64,85 milliards de DH contre 59,5 milliards à fin février 2016, soit une hausse de 8,9%.
Si l’on s’intéresse à l’origine de cette hausse, on relève rapidement qu’elle est principalement imputable à l’augmentation des importations des biens d’équipement et, surtout, au renchérissement de la facture énergétique.
Si la facture énergétique a, pendant plusieurs mois en 2016, évolué d’une manière favorable pour le Maroc, en ce début d’année le contexte est totalement différent. Il se traduit par une hausse des achats de produits énergétiques de plus de 3,6 milliards de DH. Rien que le gasoil et le fuel contribuent à 2,2 milliards de DH à ce renchérissement.
«Hors facture énergétique, les importations n’augmentent que de 3,2%», précise l’Office des changes dans sa dernière note sur les échanges extérieurs.
Pour ce qui est des biens d’équipement, et qui ont coûté au Maroc 1,97 milliard de plus durant les deux premiers mois de l’année, trois catégories de produits contribuent à leurs hausses.
Il s’agit des voitures industrielles (705 millions de DH de plus) ou encore les diodes et les transistors thyristors (449 millions DH de plus) ainsi que les dispositifs photosensibles, chaudières, turbines et leurs parties (446 millions DH de plus).
Pour ce qui est des exportations, leur croissance s’est limitée à 1,5% pour s’établir à 38,14 milliards de DH. Ce résultat s’explique, pour l’essentiel, par la progression des ventes de phosphates et dérivés de 494 millions de DH pour atteindre 5,56 milliards de DH, et dans une moindre mesure par l’amélioration des expéditions des secteurs électronique (+85 millions de DH) et aéronautique (+78 millions de DH).
Dans ce contexte, le déficit commercial des deux premiers mois de l'année 2017 s’est établi à 26,1 milliards de DH contre 21,9 milliards de DH à fin février 2016.