Driss Jettou passe l’économie du royaume au scanner

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Revue de presseKiosque360. Driss Jettou a présenté devant les deux Chambres du Parlement un rapport concernant la situation économique. Le point.

Le 07/05/2015 à 05h57

Les membres des deux Chambres du Parlement, ont accueilli mercredi 6 mai le président de la Cour des comptes, Driss Jettou. Celui-ci est venu pour présenter le rapport des travaux du Parlement relatif à l’année 2013. Une session marquée, comme nous le rapporte l’Economiste du 7 mai, par l’absence d’une grande majorité des ministres.

L’un des principaux axes traités par le rapport est la promotion économique du Maroc à l’étranger. Dans ce sens, une étude est en train d’être finalisée par les équipes de Jettou, qui a tout de même tenu à en parler. Selon lui, 3 milliards de dirhams sont alloués annuellement aux organismes chargés de la promotion économique du pays à l’étranger et qui emploient 1.150 personnes. En revanche, l’une des faiblesses relevées par ce rapport, c’est la multiplicité des acteurs qui n’ont pas tous la même ligne directrice. Il est à noter aussi qu’aucune évaluation n’est faite aux différentes opérations promotionnelles réalisées. D’autre part, ces organismes ne font pas appel aux nouvelles technologies de l’information, ce qui les affaiblit.

La Cour des comptes a noté aussi le manque de compétitivité du Maroc, entre autres en matière de coût et de savoir-faire de la ressource humaine. Une situation assez pénalisante pour le royaume qui fait face à une large concurrence en matière d’attractivité des investisseurs, de tourisme et d’exportation. L’étude que mènent actuellement les équipes de Jettou s’est basée sur le benchmark de pays émergents à l’image de Singapour, la Turquie, la Finlande ou encore les Emirats Arabes Unis. Ceux-là ont tous instauré la «Nation branding», une politique visant à avoir une meilleure promotion des produits et services de leur pays respectif. Dans ce sens, Jettou a recommandé de mettre en place une politique similaire tout en restructurant les établissements actuels et en les regroupant selon trois pôles: le tourisme, l’investissement et l’export.

Par ailleurs, Driss Jettou a livré ses critiques vis-à-vis de la gestion des finances publiques pour l’année 2012. La masse salariale présentait alors 11,7% du PIB à 96 milliards de dirhams soit en augmentation de 13% par rapport à 2011. Autre fait marquant de l’année 2012, c’est la dette du Trésor qui avait atteint 493,7 milliards de dirhams, l’équivalent de presque 60% du PIB, un record sur les huit dernières années. En revanche, le président de la Cour des comptes a fait remarquer une appréciation pour quelques indices. En effet, le déficit budgétaire, par exemple, est passé de 7,4% en 2012 à 4,9% en 2014. L’année dernière a connu par contre une augmentation de la masse salariale qui a affiché 101,6 milliards de dirhams.

La dette publique a aussi souffert d’une progression fulgurante en 2014, elle est passée de 678 à 743 milliards de dirhams, soit pas moins de 81% du PIB. Dans ce sens, le président de la Cour des comptes a demandé plus de vigilance, de contrôle des dépenses ordinaires et la poursuite des réformes. Pour ce qui est des retraites, Jettou a proposé une loi-cadre avec objectif de préparer une fusion des différentes caisses.

Par Karim Belmoudden
Le 07/05/2015 à 05h57