Comme indiqué dans le communiqué du Cabinet royal, diffusé ce jeudi 10 décembre, la première concrétisation du décret présidentiel signé par Donald Trump, sera l’ouverture d’un consulat à Dakhla, à vocation essentiellement économique, en vue d’encourager les investissements américains et de contribuer au développement économique et social, au profit notamment des habitants des Provinces du Sud.
«C’est une victoire diplomatique historique qui va lever la dernière réserve pour les investisseurs internationaux, en particulier ceux de nationalité américaine», commente El Mehdi Fakir, économiste.
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A son tour, Omar Belmamoun, Senior Advisor, qui dirige les activités de Total Eren au Maroc, a qualifié cet évènement d’«historique».
«La reconnaissance pleine et entière de la souveraineté de notre Sahara par les Etats-Unis permettra aux opérateurs institutionnels, publics et privés américains d’investir dans les projets structurants de nos Provinces du Sud», a-t-il déclaré.
L’initiative d’ouvrir un consulat à vocation économique à Dakhla ouvre la voie à de nouvelles opportunités de partenariat entre le Maroc et les Etats-Unis, a ajouté Omar Belmamoun.
Il cite à cet égard l’exemple du vaste plan d’électrification de l’Afrique, Power Africa, doté de 16 milliards de dollars, lancé par l’ancien président Barack Obama. «En l’absence de projets structurants en Afrique dans le domaine des énergie, le Maroc est mieux placé pour se positionner en tant que hub énergétique entre l’Europe et l’Afrique. L’expertise marocaine et le cadre réglementaire énergétique marocain permettront de combler le manque de projets énergétiques structurants bancables en Afrique subsaharienne», explique le haut responsable du groupe français Total Eren, le spécialiste des énergies renouvelables.
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Pour l’économiste Abdelghani Youmni, la décision de Donald Trump est une consécration pour les efforts du Maroc et son soft Power africain en tant que juge de paix et artisan d’une prospérité produite et partagée sur le continent africain.
Cette décision, assure-t-il, aura sans doute des retombées positives sur le développement industriel et technologique dans les Provinces du Sud.
«La façade sud atlantique du Maroc, appuyée par les investissements engagés par le Maroc dans les infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires et numériques, s’élevant à plus de 7 milliards de dollars dans les 4 régions du sud, sont autant d’indicateurs d’attractivité pour les investissements directs étrangers américains», ajoute Abdelghani Youmni.
«Pays réformateur et crédible, le Maroc n’est plus seulement l’allié géostratégique, mais un sérieux et potentiel allié géoéconomique des entreprises américaines qui veulent conquérir des marchés africains et sud-est méditerranéens», poursuit cet économiste, mettant en avant les progrès réalisés par le Maroc dans le classement Doing business de la Banque mondiale.
Le positionnement des américains sur l’avantage compétitif porté par les investissements pourrait bénéficier aux Provinces du Sud et leur permettre de se positionner sur des technologies de pointe et des transferts de technologie orientés vers les énergies et les chaînes de valeurs globales à haute valeur ajoutée, a-t-il ajouté.
«Comme l’innovation réside dans le contenu et la multiplicité des marchés offerts, ce Growth and Opportunity Act offert par cette décision pragmatique et peu surprenante à mon sens de Donald Trump devrait motiver et inciter les décideurs politiques et les opérateurs économiques en charge des Provinces du Sud à se saisir de cette main tendue pour tisser une réelle stratégie d’intelligence économique basée sur la conquête et la séduction du très pragmatique entreprenariat américain», conclut l’économiste Abdelghani Youmni.