Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) table sur un taux de croissance négatif de 0,9 point supplémentaire par rapport à la moyenne mondiale, rapporte Les Inspirations Eco dans sa livraison du jour. Le journal, qui revient sur la note d’information du HCP relative à la situation de l’économie nationale en 2020 et ses perspectives en 2021, indique que le Produit intérieur brut (PIB) devrait enregistrer une décroissance de 5,8% en 2020, après une progression de 2,5% enregistrée en 2019.
On apprend que cette récession inédite, la première depuis plus de deux décennies, résulte de plusieurs facteurs, à la fois exogènes et endogènes, amplifiés par la crise sanitaire de la pandémie Covid-19. Le HCP précise qu’au niveau interne, les difficultés de l’économie nationale seraient accélérées par l’effet conjugué de la sécheresse et de la pandémie qui affecterait sévèrement tous les leviers de croissance économique.
Au niveau sectoriel, il faut noter que le secteur primaire dégagerait une valeur ajoutée en repli de 5,7% en 2020, après avoir régressé de 4,6% en 2019. De leur côté, les activités non agricoles (pêche) devraient connaître un net recul de 5,3% en 2020, après une hausse de 3,7% l’année précédente. Le HCP précise aussi que le secteur secondaire devrait enregistrer un repli de près de 6,9% à la fin de l’année en cours, après une hausse de 3,6% en 2019.
Pour leur part, les activités du secteur tertiaire devraient baisser de 4,5% après une hausse de 3,8% en 2019. Quant à la demande intérieure, elle devrait enregistrer une baisse de 4% en 2020 et sa contribution à la croissance serait négative de 4,4 points, après une contribution positive de 1,9 point en 2019. «Cette baisse proviendrait principalement du repli de la consommation des ménages, sous l’effet des retombées des restrictions sanitaires et des contractions des revenus en lien avec le recul de la production et de la succession de deux mauvaises années agricoles, notamment en matière de biens durables, de transport et de restauration et de loisirs», indique le HCP. En ce qui concerne la consommation des ménages, elle devrait enregistrer une évolution négative pour la première fois depuis 1997, soit près de -5,1% en 2020 après une hausse de 1,8% une année auparavant.
Toutefois, Les Inspirations Eco fait remarquer que les dépenses de consommation publique devraient augmenter de 8,9%, sous l’effet de l’effort financier en faveur du Fonds spécial de gestion de la pandémie Covid-19, ajoutant que sa contribution à la croissance serait ainsi de 1,7 point au lieu de 0,6 point en 2019. «Globalement, la consommation finale nationale se replierait de 1,5% au lieu d’une hausse de 2,1% en 2019, contribuant ainsi négativement de -1,2 point à la croissance du PIB, au lieu d’une contribution positive de 1,6 point en 2019», renchérit le HCP qui note que le taux de chômage devrait atteindre près de 14,8%, soit une hausse de 5,6 points par rapport au niveau enregistré en 2019.
