Crédit bancaire: qui sont les Marocains les plus endettés

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Au Maroc, l’accès au crédit et le niveau d’endettement varient considérablement selon les catégories socioprofessionnelles, les tranches d’âge et les niveaux des revenus.. DR

Revue de presseAu Maroc, l’accès au crédit et le niveau d’endettement varient considérablement selon les catégories socioprofessionnelles, les tranches d’âge et les niveaux des revenus. Les fonctionnaires et les salariés sont les plus concernés. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 23/09/2024 à 19h58

C’est le dernier rapport sur la stabilité financière qui en fait le constat, relayé par le magazine Finances News Hebdo. Basée sur l’examen de 233.000 dossiers de crédits accordés au cours de l’année, cette analyse met en lumière des disparités notables selon les catégories socio-professionnelles, les tranches d’âge et les niveaux des revenus.

Les fonctionnaires et les salariés occupent une place prépondérante sur le marché du crédit, puisqu’ils représentent 67% des bénéficiaires et 58% du montant total des crédits octroyés. Avec un taux d’endettement moyen de 42,7% pour les fonctionnaires et de 32% pour les salariés, ces deux catégories demeurent les plus actives en termes d’accès au crédit.

«Cette tendance s’explique en grande partie par la stabilité de leurs revenus, qui en fait des profils privilégiés par les établissements de crédit», lit-on.

Les professions libérales et les retraités ne sont pas en reste, puisqu’ils cumulent respectivement 11% et 13% du volume total des crédits. Leur taux d’endettement moyen, qui se situe autour de 32% et 35%, montre une utilisation mesurée du crédit.

L’analyse des emprunteurs, selon leur revenu, révèle une répartition inégale de l’endettement. En effet, les individus percevant plus de 10.000 dirhams mensuels accaparent 64% du montant global des crédits, avec un taux d’endettement moyen de 34%. Quant à ceux dont le revenu est compris entre 6.000 et 10.000 dirhams, ils affichent un taux d’endettement de 37%, tout en accédant à 21% des crédits. Pour les personnes gagnant entre 4.000 et 6.000 dirhams, 11% des prêts leur sont octroyés avec un taux d’endettement de 36%.

A l’inverse, les ménages à faible revenu, gagnant moins de 4.000 dirhams, ne se voient accorder que 4% du volume des crédits, avec un taux d’endettement de 33%. «Ce schéma montre que les ménages à plus hauts revenus contractent des dettes plus importantes, mais sans pour autant se retrouver dans une situation de surendettement», analyse le magazine.

L’autre point important issu de cette analyse concerne les personnes âgées entre 31 et 50 ans, qui constituent le cœur des emprunteurs. Elles représentent près de 47% des bénéficiaires, avec des taux d’endettement moyens de 32% à 37%. Elles ont généralement recours au crédit pour des projets de vie significatifs, tels que l’acquisition d’un logement ou le financement de l’éducation de leurs enfants.

Reste qu’une part notable des emprunteurs, soit 35% des bénéficiaires de nouveaux crédits en 2023, présente une charge d’endettement supérieure à 40% de leur revenu. Les ménages ayant un taux d’endettement compris entre 41% et 50% représentent 36% de cette catégorie, tandis que ceux dont la charge dépasse 70% forment 25%.

Par Nabil Ouzzane
Le 23/09/2024 à 19h58