Pesant 1,3% du PIB marocain, la contrefaçon atteint des proportions comparables à celle de la Turquie, souligne L’Economiste qui évoque le sujet dans son édition du mardi 5 mai 2015. Le phénomène représente 6 à 12 milliards de dirhams de pertes annuelles, déplore Ali Zerhali, membre de la Commission Ethique et bonne gouvernance à la CGEM. Et les dégâts ne s’arrêtent pas là: on estime à quelque 30.000 le nombre d’emplois perdus chaque année dans plusieurs secteurs d’activité. Il s’agit du luxe, du textile/prêt-à-porter, des pièces de rechange automobile, des équipements TI, des produits d’hygiène et des cosmétiques.
Selon L’Economiste, pour trois millions d’articles contrefaits saisis, la douane enregistre un manque à gagner de 92 millions de dirhams, soit en moyenne 1 milliard de dirhams par an de manque à gagner de recettes fiscales. Il faut noter qu’en 2014, le volume a doublé avec sept millions de produits saisis pour une valeur de 105 millions de dirhams. Pour le journal, la prolifération des articles contrefaits s’explique notamment par l’intensification du commerce mondial. Les imitations peuvent, en effet, provenir de différents pays et sous différentes formes.
L’Economiste précise que pour lutter contre ce fléau, les contrôles ont été multipliés à plusieurs niveaux: la gendarmerie royale, la police, la douane, la Justice. D’ailleurs, depuis 2014, la douane a le droit de contrôler une marchandise physiquement dès son arrivée aux frontières. En cas de découverte de produits contrefaits, l’importateur devra s’acquitter d’une amende pouvant aller jusqu’à deux fois le montant des droits de taxes de la confiscation. Mais il semble que ce n’est pas suffisant pour dissuader les fraudeurs…