Coface vient confirmer le sentiment des patrons marocains, exprimé dans le sondage du CMC, considérant le royaume comme un pays en voie de développement et non pas émergent. Le dernier panorama réalisé sur le Maroc par l’assureur crédit, à paraître ce lundi 11 mai, est sans appel: «Le royaume obéit à tous les critères pour rejoindre les nouveaux émergents, des pays susceptibles de prendre le relais des BRIC. Il lui manque cependant une croissance forte pour figurer dans ce club», peut-on lire dans les colonnes de L’Economiste daté du 11 mai. A ce propos, le quotidien donne la parole à Sofia Tozy, économiste chez la Coface chargée de la région MENA pour expliquer le fait que le Maroc n’a pas encore accès à ce statut de pays émergent. «Le problème est que, pendant plusieurs années, sa croissance était très volatile et très dépendante du secteur agricole. C’est encore le cas aujourd’hui, mais l’on assiste à un rééquilibrage des moteurs de la croissance avec la diversification économique», analyse l’experte de la Coface.
L’assureur crédit salue malgré tout la résilience de l’économie marocaine. Le pays a d’ailleurs toujours ses faveurs grâce au taux de croissance supérieure à 4% attendue en 2015. Mieux encore, la Coface prédit une accélération de la croissance du PIB en 2016. Elle maintient ainsi sa notation pour le Maroc à A4, sur une échelle de sept niveaux allant de A1 à D.
Il n’empêche que la Coface pointe les points faibles du royaume. L’assureur crédit estime que la croissance du PIB reste essentiellement soutenue par la consommation des ménages, alors que l’investissement est un levier moins fort. L’autre point de surveillance est également la capacité des nouveaux exportateurs à se muer en véritable moteur de croissance. «Le Maroc semble, certes, entrer dans un cercle vertueux d’augmentation globale des facteurs, mais les ressources en capital humain, en recherche et développement restent faibles pour accompagner ce bond technologique», estiment les analystes de la Coface. Dernier point de vulnérabilité et non des moindres: la dette publique reste relativement lourde dans la mesure où elle représente 65% du PIB. Cette hausse de la dette et des charges qui vont avec est une source d’inquiétude, même pour les économistes marocains. En cours de semaine, c’est la Cour des comptes qui tirait la sonnette d’alarme par rapport à cet indicateur.