La nouvelle année s’ouvre sous des auspices encourageants pour le Maroc, qui se trouve à un moment décisif pour inscrire sa croissance dans une dynamique durable. Plusieurs dossiers stratégiques et échéances clés sont attendus au cours des mois à venir, tandis que le pays continue de consolider les acquis de l’année précédente. Sur le plan macroéconomique, 2025 a mis en évidence la résilience de l’économie marocaine face à un contexte international particulièrement incertain, marqué par le ralentissement économique en Europe et les tensions géopolitiques persistantes. Malgré ces défis, le Maroc a enregistré une croissance estimée entre 3,5 et 4%, soutenue par une reprise partielle du secteur agricole et la solidité des activités non agricoles. L’inflation, qui avait constitué une source d’inquiétude les années précédentes, a été maîtrisée et est revenue à des niveaux jugés confortables, permettant à Bank Al-Maghrib de poursuivre une politique monétaire accommodante, visant à la fois la stabilité et le soutien à l’investissement, écrit le quotidien L’Economiste dans son édition de ce mercredi 31 décembre.
Dans le domaine financier, l’année à venir s’annonce cruciale pour la consolidation des réformes engagées. Alors que les échéances électorales pouvaient faire craindre un relâchement budgétaire, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a rappelé la fermeté des engagements du pays. Le déficit budgétaire doit rester inférieur à 3,5% du PIB et la dette publique en dessous de 65%. Par ailleurs, la ligne de crédit modulable de 3,5 milliards de dollars accordée par le FMI offre au Royaume une marge de manœuvre financière importante, mobilisable sans conditions supplémentaires. Parmi les réformes attendues, la modernisation de la loi organique des finances constitue un chantier prioritaire, sous la responsabilité de Fouzi Lekjaâ, avec des objectifs clairs : renforcer la transparence budgétaire, accélérer la réforme des entreprises publiques et améliorer l’efficacité du système judiciaire, a-t-on lu dans L’Economiste.
Sur le plan social, le chômage demeure le principal défi du pays. Malgré les efforts budgétaires et le développement de la politique de protection sociale, le marché de l’emploi peine à absorber la croissance, en particulier pour les jeunes et les femmes. Les autorités poursuivent le déploiement de la feuille de route pour l’emploi, tandis que de nouveaux leviers sont activés, comme le plan de formation professionnelle. Selon le ministre de l’Inclusion économique, Youness Sekkouri, ce programme offrira des diplômes dans près de 200 métiers et bénéficiera à environ 17.000 jeunes issus des zones rurales, renforçant ainsi l’inclusion économique et sociale.
Les infrastructures représentent également un axe central de la stratégie de développement. Les prévisions pour 2026 sont optimistes, avec une croissance attendue plus soutenue, stimulée par une campagne agricole favorable, la progression de secteurs exportateurs et la poursuite des grands projets d’investissement, souligne L’Economiste. Plusieurs zones industrielles, notamment autour des hubs portuaires, devraient bénéficier de nouveaux investissements dans les secteurs de l’énergie, de l’automobile, de l’aéronautique et des technologies vertes.
Parmi les projets phares, l’entrée en service du port en eau profonde de Nador West Med au second semestre constituera un tournant pour le commerce et l’exportation, en particulier dans le domaine de l’hydrogène vert. Parallèlement, la région de Guelmim Oued Noun accueillera la première unité industrielle de production pilote de green hydrogen, un projet porté par MASEN, ouvrant la voie à une filière énergétique exportable et positionnant le Maroc comme un hub régional pour les technologies propres. Le secteur public continuera également de se développer, avec l’achèvement ou l’ouverture de nouveaux centres hospitaliers universitaires, contribuant à l’amélioration des services de santé sur l’ensemble du territoire.
Ainsi, 2026 se profile comme une année charnière pour le Royaume, entre consolidation macroéconomique, réformes structurelles et investissements stratégiques. L’enjeu sera de transformer ces initiatives en une croissance soutenable, capable de générer des emplois de qualité et de renforcer la compétitivité du pays sur la scène régionale et internationale.








