Les marchés des matières premières sont la partie émergée de toutes les tensions du monde. C’est ainsi que les cours des commodités ont été décrits par Philippe Chalmin, l'un des auteurs du rapport Cyclope 2017 dont L’Economiste fait la synthèse, dans son édition du 9 octobre.
Ainsi, selon le professeur Chalmin, les marchés des matières premières devraient vivre une longue période de prix déprimés. Il appuie cette anticipation sur une analyse du comportement historique des prix des commodités depuis le début du 20ème siècle, période marquée par de «supers cycles de matières premières». Il s'agit, en l'occurrence, de périodes de 20 à 25 ans marquées par un choc important qui dure en général 5 ans. Cette phase est caractérisée par des prix élevés. La seconde partie du cycle s’étale, quant à elle, sur une vingtaine d’années marquées par une dépression des prix.
Le dernier choc ayant duré de 2006 à 2014, la tendance à la hausse des prix des matières premières s’est inversée. En 2016, les cours moyens des principales matières premières échangées dans le monde et faisant l’objet de cotations de référence ont diminué de 10% en dollars courant. Cela n’a pas empêché de voir des hausses sur quelques matières premières. D’autres facteurs tels que le change, le comportement des investisseurs, la géopolitique et le climat pèsent aussi sur le comportement de ces marchés.
Pour aller dans le détail, Philippe Chalmin note l’existence de facteurs qui militent pour une hausse des prix pétroliers. La discipline de l’OPEP quant à ses engagements pour la maîtrise de l’offre en est un exemple.
Pour ce qui est des prix de la production agricole, ils s’engagent, affirme le professeur, sur une lente chute. Et pour cause. Le monde n’a jamais produit à un niveau pareil. Enfin, pour la viande, une dynamique des hausses des prix s’est déclenchée fin 2016.
