Le projet de réforme des Centres régionaux d’investissement est sur la table depuis 5 ans et a été réactivé par le discours royal, rapporte Les Eco qui, dans son édition du 9 août, donne la parole aux responsables de ces institutions. Mais en ce moment, dans les CRI, on joue la prudence. Ainsi, la plupart des directeurs de ces instances ont préféré décliner nos demandes d’interviews. Un directeur nous a cependant annoncé le lancement «de réunions d’urgence» avec le wali de sa région. «La réponse à la réforme des CRI est à chercher au niveau central», a confié un autre directeur à le360.
Un clin d’œil à une réforme dans les tiroirs depuis 2012. Le guichet de création d’entreprises a réussi en grande partie ses missions, comme en atteste le classement Doing Business. Si l'on se réfère à ce baromètre de la Banque mondiale sur le climat des affaires, la création des entreprises ne constitue plus le premier obstacle pour l’investissement. Sur cet indicateur, le Maroc réalise même un de ses meilleurs scores et arrive au 40e rang dans le classement mondial alors que, dans le classement global, le royaume se situe au 68e rang. C’est lors de la concrétisation de leur mission d’aide à l’investissement que les CRI rencontrent des difficultés. Un constat fait tout d’abord par le rapport de McKinsey commandé par l’Intérieur en 2011 et, récemment, par la Cour des comptes.
«Les freins à notre action sont déjà connus», résume un directeur de CRI. Le rapport commandé par le ministère de l’Intérieur au cabinet conseil international avait recommandé, en premier lieu, de renforcer les effectifs et les moyens matériels des CRI. En deuxième lieu, McKinsey avait proposé de mieux cadrer les missions liées à l’accompagnement de l’investissement et de renforcer les pouvoirs délégués. «Une feuille de route a déjà été annoncée, mais son application sur le terrain n’a pas été concrétisée», regrette un autre directeur de CRI.