CDG: Les grands projets concernés par l’audit royal

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Le roi Mohammed VI a ordonné une enquête sur les projets que réalise la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) suite a scandale immobilier d’Al Hoceima. Mais de quels projets pourrait-il s’agir? Et où en sont-ils en matière de réalisation?

Le 25/08/2014 à 12h21

Les projets réalisés par la CDG au Nord du royaume doivent faire l’objet d’une enquête minutieuse! Ainsi en a décidé le souverain qui a dû intervenir personnellement, samedi 23 août, pour rendre justice à des acquéreurs lésés après l’acquisition de logements auprès de la Compagnie générale immobilière (CGI), filiale de cette vieille institution financière. La décision royale a d’ailleurs secoué le milieu des affaires ainsi que le staff dirigeant de la CDG qui, pour le moment ne souhaite, pas commenter le sujet. "Ça risque d’être le véritable premier audit poussé de ce bras armé de l’Etat qui, rappelons-le, il y a peu ne rendait même pas compte au Parlement, nous rappelle un économiste qui ajoute : "Mais ça sera un travail de longue haleine". Effectivement, rien que dans la zone nord -qui est concernée par l’audit ordonné par Mohammed VI- la CDG a réalisé plus d’une dizaine de projets d’envergure impliquant des milliards de dirhams d’investissements. Certains sont achevés, d’autres sont en cours, mais tous risquent de se retrouver dans le collimateur des enquêteurs chargés de l’audit royal. Pour découvrir de plus près ces projets, Le360 vous embarque pour longer la côte méditerranéenne du royaume avec des haltes sur les stations de la CDG.

Al Houceima: Une vision touristique

A Madinat Bades, par là où est arrivé le scandale, la CGI avait donné le premier coup de pioche en 2009 après avoir signé une convention avec Al Omrane. La première tranche de 276 lots résidentiels a été achevée : les livraisons ont d’ailleurs commencé dès 2012 et près de la moitié des lots a été vendue. Selon les comptes de la CGI, le projet Bades lui a rapporté quelques 55 MDH. Mais la société a également investi cette année quelque 245 MDH sur ce chantier, pour acquérir entre autres un terrain de 13 hectares. Les tranches 2 et 3 de Madinat Bades ont ainsi démarré (pour 186 lots) et devraient s’achever en 2016.

La filiale de la CDG assure aussi la maîtrise d’ouvrage de l’hôtel Quemado et l’hôtel Rif qu’elle devrait normalement livrer en cette année. Pour ces deux hôtels, elle a encaissé un montant total de 815 MDH entre 2011 et 2013. C’est que la CDG est fortement impliquée dans la "Vision Al Hoceima 2015". Ce schéma de développement touristique, présenté devant le souverain en 2008, prévoit un volume d’investissement de 8,3 milliards de dirhams. Un des plus grands projets le composant est d’ailleurs piloté par la CGI : il s’agit de Souani Méditerranée. Un projet titanesque (76 ha pour 1,5 milliard d’investissement) qui a pris du retard. Sa composante touristique, Souani Resorts, a changé de main en 2013 pour être confiée au groupe Kenzi Farah. Dans cette même zone de Souani, la CGI détient également l’hôtel Mzema.

Nador: Le social d’abord

A travers sa marque, Jnane Al Mansour, la CGI travaille dans cette ville sur un projet de 806 unités. La première tranche a été achevée tandis que sur la deuxième, les travaux sont encore loin. Ici non plus, les ventes n’ont pas la forme. La CGI traîne sur ce projet un stock de quelque 354 MDH. La filiale de la CDG est également acteur du développement de la nouvelle ville d’Al Aroui. En 2008, elle a signé une convention avec Al Omrane pour après avoir sa part dans ce chantier, labellisé Villes sans bidonvilles, d’une superficie de 400 ha pour la construction de 21 000 logements.

Tanger : De gros marchés publics

Dans la perle du détroit, la CGI est maître d’ouvrage de la construction du Tribunal de 1ère instance pour le compte du ministère de la Justice. La date de livraison est prévue pour 2015. C’est un des quatre tribunaux sur lesquels a travaillé la filiale de la CDG sachant qu’elle en avait déjà livré trois autres. CGI a également réalisé de jolis coups dans cette ville. A son actif, le projet Al Ikhlasse (3770 logements sociaux), piloté via Immolog, la société joint-venture montée avec Addoha. Elle a aussi pu vendre les 42 villas de Riads de la Baie. La CGI avait également acquis en 2011, un terrain de 11 ha dans la zone Pinède. Un complexe touristique aménagé il y a quelques années par MedZ, une autre filiale de la CDG, pour des investissements de 450 MDH.

Fnideq : Des ventes au ralenti

La CGI contribue dans cette station balnéaire au projet du nouveau pôle urbain Al Massira, qui a été lancé par le roi en septembre 2007. Un gigantesque projet d’aménagement de 2,5 milliards de dirhams comprenant des résidences, des bureaux et commerces, mais incluant aussi une gare routière, un stade sportif et une mosquée. Celle-ci baptisée mosquée Mohammed V a été inaugurée en 2011 par le souverain. Sur ce chantier la CGI a produit jusque-là quelque 511 unités résidentielles. Sur les deux premières tranches totalement achevées, la filiale de la CDG a déjà vendu quelque 200 logement. Mais pour la troisième tranche (à livrer cette année), les ventes sur plan battent de l’aile avec un taux de commercialisation de 7%. « Toute la ville de Fnideq souffre d’une baisse de la demande », explique le mangement de la CGI dans les documents d’informations financières.

A une vingtaine de kilomètres, à Mdiq, la CGI a lancé en 2013, le projet Koudiyat Tayfour qui comprend 126 unités et dont les travaux devront s’achever en 2017. Sur cette station balnéaire, la société mère CDG est également présente (à travers d’autres filiales) sur d’autres projets comme le centre commercial du port de plaisance de M’diq, le jardin botanique Ecoparc Smir ainsi que des projets hôteliers comme l’extension du Holliday club.

Par Fahd Iraqi
Le 25/08/2014 à 12h21