Les Casablancais ne payent pas leurs impôts. Toutes les stratégies élaborées par les autorités de la métropole pour recouvrer les créances s’avèrent inefficaces, tant les recettes restant à recouvrer sont importantes, et surtout, elles ne cessent d'augmenter d'année en année. Elles ont atteint un niveau record de 3,7 milliards de DH à fin 2014, contre 3,28 milliards de DH en 2013, souligne La Vie Eco dans son édition du vendredi 03 avril 2015. Selon l'hebdomadaire économique, les créances à recouvrer sont constituées principalement des taxes affectées, en l'occurrence la taxe professionnelle, la taxe sur les services communaux et la taxe d'habitation.
Selon La Vie Eco, le montant relatif à ces taxes représente plus de 90% du restant à recouvrer. Le total de ces trois composantes est estimé à 3,344 milliards de DH en 2014, contre 2,9 milliards de DH en 2013. Dans les détails, la somme à encaisser concernant la taxe sur les services communaux est de 1,191 milliard de DH, en progression de 7% par rapport à 2013. Pour la taxe urbaine et la taxe sur les terrains non bâtis, elle est respectivement de 315 millions de DH et 178 millions de DH. La Vie Eco estime que ce sont les professionnels qui sont les plus mauvais payeurs, faisant remarquer que le montant de la taxe professionnelle qui reste à recouvrer au 31 décembre 2014 est de 1,837 milliard de DH, soit près de 50% du total. Il faut dire que tout ce manque à gagner provoque l’ire des élus, qui considèrent que l'échec de l’opération de recouvrement tient en premier lieu au manque de vigilance de certains membres du bureau exécutif sur ce dossier.
Et pour récupérer son dû, la Commune urbaine de Casablanca tente une stratégie de dernière chance. La Vie Eco croit savoir que cette stratégie se traduira d’abord par le lancement d’une étude qui vise à recenser les créances irrécouvrables, puisque dans le total des 3,7 milliards de DH, il existe des créances qui remontent à trente ans. Cette étude est censée permettre à la ville d’assainir ses comptes pour avoir la valeur réelle des recettes fiscales à récupérer. Aussi, dans un deuxième temps, la stratégie consiste-t-elle à faire du lobbying auprès du ministère des Finances pour demander le lancement d’une opération d'amnistie partielle sur les impôts locaux pour l'année en cours. Enfin, le dernier volet de la stratégie vise à permettre à la Commune d’intégrer la mission de collecte dans ses attributions, afin de récupérer le recouvrement des créances.