Carburants: la hausse de la discorde

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Revue de presseEntrée en vigueur jeudi dernier, la nouvelle hausse des prix à la pompe divise même les spécialistes du secteur. Certains l’estiment justifiée, d’autres crient leur incompréhension. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 06/08/2023 à 22h14

Dans la nuit de mercredi à jeudi de la semaine dernière, le prix du litre de gasoil a augmenté de 27 centimes pour atteindre 11,80 dirhams, tandis que celui du litre d’essence a pris 49 centimes, à près de 14,50 dirhams.

Cités par le quotidien Les Inspirations Eco qui revient sur le sujet dans son édition du lundi 7 août, certains experts soulignent que cette nouvelle hausse n’est pas justifiée par l’évolution des cours du pétrole ni par celui du dollar.

Le cours du pétrole converti en dirham est en repli depuis le 5 février, à 730 dirhams par baril. En principe, jusqu’au mois de septembre de cette année, les prix devraient varier entre 11,5 dirhams et 12,50 dirhams, respectivement, pour le litre de gasoil et d’essence.

Mostafa Labrak, directeur général d’Energysium Consulting, estime cependant que cette hausse est justifiée, «car la demande en carburants augmente considérablement pendant la période estivale. Il affirme qu’il y a une demande importante de produits pétroliers dans le monde entier pendant l’été, au moment où le cartel des pays producteurs cherche à baisser la production mondiale».

On estime que le prix du baril dépassera 85 dollars et pourrait atteindre 90 dollars vers la fin septembre avant de se stabiliser. Labrak affirme que la hausse actuelle ne reflète pas la véritable réalité des prix. Selon lui, «les compagnies n’ont pas appliqué à 100% les tarifs normaux pour diverses raisons, préférant s’adapter au marché».

Cette approche, censée rassurer les consommateurs, est critiquée, et les compagnies sont désormais sous le coup d’une enquête du gendarme de la lutte anticoncurrentielle. En effet, le 3 août dernier, le rapporteur général du Conseil de la concurrence a notifié neuf sociétés opérant dans les marchés de l’approvisionnement, du stockage et de la distribution du gasoil et de l’essence, ainsi que leur association professionnelle, «pour avoir limité ou contrôlé la production, les débouchés, les investissements ou le progrès technique, et pour avoir réparti les marchés, les sources d’approvisionnement ou les marchés publics», lit-on.

Une chose est sûre: la récente hausse du prix à la pompe irrite déjà les consommateurs, en particulier les transporteurs. «Il faut savoir qu’auparavant, le coût de revient pour un autocar de 48 places était d’environ 3 dirhams/km, alors qu’aujourd’hui il atteint presque 5 dirhams», a récemment réagi, sur les colonnes des Inspirations Eco, Kamil Cherif-Alami, directeur général d’Atlas Rider, acteur important du transport touristique.

Par Le360
Le 06/08/2023 à 22h14