A moins d’un mois de la présentation du projet de loi de finances 2015 au parlement, traiter ce sujet devient une figure imposée pour la presse économique. Les deux quotidiens spécialisés ont ainsi consacré leur Unes, du lundi 22 septembre, aux contours du projet de Budget. Chacun selon sa lecture politique…Les Eco titre: «Les grandes ambitions de Boussaid». Pas étonnant quand on sait que le ministre des Finances appartient au RNI, parti d’adoption d’un autre ministre Moulay Hafid Elalamy, principal actionnaire du quotidien. Ainsi, nos confrères présentent le taux de croissance prévisionnel pour 2015 annoncé à 4% (seul chiffre révélé dans un papier d’une pleine page, soit dit en passant) comme une prouesse. «Il va sans dire que cela contraste avec les principales prévisions tant nationales qu’internationales qui sont moins optimistes», peut-on lire dans les colonnes de Les Eco. Et que dire alors du taux de croissance moyen de 5,5% du PIB promis par la déclaration gouvernementale sur la période 2012-2016 ? Le RNI nous répondra certainement le jour venu (à la veille des prochaines législatives) qu’il n’avait pas intégré l’Exécutif quand cette promesse a été faite…Bien qu’il ne fait que ressasser les slogans usuels de préparation de budget (réduction du déficit, relance des investissements et bla, bla, bla), nos confrères s’attendent à «une loi de finances de rupture et qui explique la mobilisation générale qui prévaut au niveau du gouvernement». C’est leur propre lecture et ça se respecte…
L’obsession légitime des patronsDe son côté, le quotidien L’Economiste –bible des patrons- axe son traitement du projet de budget autour des propositions émises par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Le titre n’est pas fortuit: «La CGEM s’engage sur 100.000 emplois». Dans l’article, on détaille le package des conditions qui permettraient au patronat d’atteindre de réaliser un tel engagement: 3 ans d’exonération de charges patronales, réhabilitation du mécanisme des provisions pour investissement, réduire l’imposition sur les plus-values à long terme sur les immobilisations, incitations fiscales pour l’installation dans les plateformes industrielles intégrées, un nouveau réaménagement de l’IS, une exonération de la TVA… Autant dire que les patrons demandent beaucoup pour essayer d’obtenir le maximum.En tout cas, ils considèrent cette panoplie de mesures fiscales nécessaire pour produire «un choc de compétitivité». S’il y a une seule phrase pour résumer les propositions du patronat, c’est bien celle de l’éditorialiste de L’Economiste: «Les patrons n’ont qu’une seule obsession, l’impôt, l’impôt et l’impôt». Après tout, c’est de bonne guerre…