Les deux nouveaux arrêtés concernant la qualification et la classification des bureaux d’études, arrêtés qui viennent d’être introduit par le ministère de l’Equipement dans le circuit d’adoption, ne plaisent pas aux professionnels du BTP. Dans son édition du jour, L’Economiste cite un gérant de laboratoire qui estime que «la nomenclature des activités et des qualifications a été totalement modifiée, annulant tous les efforts consentis par l’Administration et la profession pour la faire connaître, l’adopter et la faire appliquer dans les appels d’offres». Un autre affirme encore que «les ajouts de qualification ont porté sur des prestations qui ne concernent pas l’activité des laboratoires de BTP».
Ceci dit, ces textes apportent des nouveautés au niveau de l’intégration des «investigations maritimes» dans le champ de compétence des laboratoires. Un membre de la Fédération marocaine du conseil et de l’ingénierie (FMCI) souligne, dans les colonnes de L’Economiste, que «les essais d’investigation technique et maritime représentent une prestation d’entreprise spécialisée dans les travaux maritimes, alors que les mesures de bathymétrie sont du ressort des topographes. Le laboratoire ne réalise qu’environ 5% des prestations de travaux».
La crainte est de voir favoriser certaines compétences au détriment d'autres. Pour le ministère de l’Equipement, l’activité ne doit pas être considérée comme relevant de travaux effectués par les entreprises de BTP. Pourtant, les investigations maritimes sont une activité relevant du domaine des laboratoires, compte tenu des qualifications qu'elle exige, à savoir études géotechniques des ouvrages portuaires et maritimes en site abrité, non abrité, essais d’investigations techniques maritimes. Sauf que «ce type d’activité d'investigations maritimes nécessite des moyens importants et coûteux, dont une plateforme autoélévatrice permettant de s’élever au niveau de la mer... Mais elle génère un chiffre d’affaires nettement plus important que celui des interventions en terre».
La profession craint que ces projets d’arrêtés n’assoient la domination d’un seul opérateur. Pire, leur adoption pourrait «conduire à de nouveaux investissements pour des activités et des qualifications qui ne sont aucunement du ressort des laboratoires de BTP».