«Boeing a-t-il mis ses passagers en danger en réduisant les coûts de son 737 Max?», s’interroge le magazine français Capital, dans l’une de ses publications du 29 juillet sur son site Internet.
Le constructeur d’avions américain est sur la sellette depuis les deux crashes du 737 Max de Lion Air Lines et d’Ethiopian Airlines, il y a quelques mois, et ayant fait plus de 300 morts. D’ailleurs, le 737 Max est toujours cloué au sol.
Le témoignage que vient de livrer un ancien ingénieur du géant mondial n’est pas de nature à arranger la situation de l’industriel. Selon Capital.fr, cet ingénieur, Adam Dickson, a dénoncé la pression exercée par Boeing pour réduire les coûts à tout prix. Cette source, qui s’est confiée à la BBC, a assuré que le travail sur la chaîne de production de l’avion n'était pas suffisamment financé. «J’ai constaté un manque des ressources nécessaires pour que le travail soit bien effectué. Tout était très centré sur les coûts. Avec une énorme pression. Les ingénieurs avaient pour objectif de réduire les coûts de l'avion », détaille-t-il.
Capital.fr explique que c’est cette politique du constructeur qui aurait poussé les ingénieurs à minimiser les changements opérés lors du développement de nouvelles fonctionnalités ou caractéristiques sur le 737 Max. «Les employés travaillant au développement de l’avion étaient encouragés à qualifier les changements effectués sur l’appareil comme des changements mineurs et non des changements majeurs, pour éviter d’attirer l’attention de la Federal Aviation Administration (FAA), le régulateur américain», révèle encore Adam Dickson.
«L’objectif était de montrer que ces changements étaient tellement minimes qu’ils ne nécessiteraient pas d’être répertoriés dans le processus de certification comme des changements majeurs. Une forte pression a notamment été exercée sur les ingénieurs chargés de la certification et de l’analyse pour qu’ils classent toute modification sur le MAX comme une modification mineure», poursuit-il, ajoutant que cette attitude a forcément impacté la sécurité du 737 Max.
Cependant, Boeing n’a fait que balayer ces accusations d’un revers de main. Capital.fr souligne que l’industriel a indiqué n’avoir jamais voulu raboter les budgets ni insisté pour que le 737 Max soit mis en service avant qu’il ne soit prêt, et qu’il a toujours respecté ses valeurs en matière de sécurité, de qualité et d’intégrité.
En tous cas, quelle que soit sa stratégie défense dans ce dossier, il est clair aujourd’hui que le constructeur américain est vraiment en difficulté, d’autant plus que d’éminents économistes à travers le monde, à l’instar de William Lazonick, l’accusent de s’être trop concentré sur ses profits au détriments de la sécurité des passagers.
Affaire à suivre…