Le bal des publications des résultats semestriels des banques cotées à la bourse de Casablanca est ouvert, avec la publication de ceux du Groupe Banque centrale populaire (BCP). La copie livrée par l'institution bancaire au célèbre emblème représentant un cheval donne des éléments précis sur les dégâts causés par les effets induits de la crise sanitaire.
Ainsi, le communiqué post-conseil d’administration du Groupe BCP, qui s’est tenu hier, mardi 28 juillet 2020, indique que «durant le premier semestre 2020, le groupe a fait face à une crise économique, d’ampleur inédite, suite au confinement des populations pour endiguer la propagation de la pandémie de coronavirus».
Sur le plan de l’activité commerciale, le groupe BCP se montre résilient. Les dépôts du groupe progressent de 5,7% pour s’établir à 327 milliards de dirhams à fin juin 2020, tandis que les crédits s’affermissent de 1% par rapport au 31 décembre 2019, pour atteindre 261 milliards de dirhams.
Sur le marché marocain, le groupe BCP est parvenu à renforcer son leadership sur les dépôts. Sa part de marché sur ceux-ci s'est améliorée de 69 points de base, pour s’établir à 26,7%.
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Le produit net bancaire (l'équivalent du chiffre d’affaires des banques) ressort en hausse de 13,9%, à 10 milliards de dirhams, «tiré par l’effet combiné du changement de périmètre suite à l’intégration des nouvelles filiales africaines acquises au quatrième trimestre 2019, et du redressement des activités de marché au deuxième trimestre 2020 suite à l’évolution favorable de la courbe des taux», souligne la BCP. Hors effet périmètre, la croissance du PNB aurait été de 6%.
Hausse des charges et du coût du risqueLes frais généraux augmentent de 23% à 5,4 milliards de dirhams, intégrant une charge exceptionnelle de 500 millions de dirhams, liée à l’intégration au prorata de l’année du don au fonds dédié à la lutte contre les effets du Covid-19. «A périmètre constant, et hors impact du don, les charges augmentent de manière maîtrisée de 3%», souligne la BCP.
L’impact de la crise sanitaire s’est particulièrement fait sentir sur le coût du risque. Comme l’explique l'institution bancaire, «en cohérence, avec la politique prudente de provisionnement, le coût du risque consolidé se renforce sensiblement à 3 milliards de dirhams, intégrant notamment des provisions IFRS «Forward Looking» en anticipation des impacts de la pandémie sur les opérateurs économiques».
Par ailleurs, le coût du risque du deuxième trimestre a été partiellement aggravé par la faiblesse du recouvrement, attribuable au confinement de la population dans les différents pays d’implantation du Groupe.
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Parallèlement, l’assemblée générale ordinaire a entériné l’affectation d’un milliard de dirhams supplémentaire au fonds de soutien, dont l’encours s’établit désormais à 4,4 milliards de dirhams. «Cette enveloppe renforce davantage la solidité financière du groupe et lui permet d’aborder l’avenir avec sérénité», affirme la BCP.
Au final, le résultat net consolidé recule de 48% à 1,03 milliard de dirhams, tandis que le Résultat net part du groupe (RNPG) baisse de 28% pour s’établir à 1,01 milliard de dirhams.
Un groupe bancaire mobiliséPendant la crise sanitaire, le Groupe BCP s’est rapidement adapté pour assurer la continuité de ses services dans des conditions optimales, en capitalisant notamment sur la densité de son réseau de distribution, son agilité et la robustesse de ses processus et plateformes.
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Au service de sa clientèle, le Groupe s’est mobilisé à travers plusieurs actions:
- les opérations de reports d’échéances de crédits ont profité à plus de 85.000 clients de la Banque populaire;
- le réseau de la banque a reçu et traité plus de 18.000 demandes de crédit «Damane Oxygène», dont une majorité au profit de TPE, pour un montant global de 3,5 milliards de dirhams;
- le groupe a été en première ligne dans le cadre de la distribution des aides en faveur du secteur informel et du traitement des indemnités CNSS.
Pour accompagner la relance de l’économie nationale, le Groupe BCP a entrepris un ensemble d’actions en faveur de tous les segments de sa clientèle, aussi bien les particuliers que les entreprises. Ainsi, le Groupe s’est fortement mobilisé pour la commercialisation de produits dédiés à la relance, et notamment «Damane Relance».
«La Banque populaire réaffirme ainsi son engagement pour le financement de l’économie nationale, et porte son total encours de crédits à l’économie à près de 225 milliards de dirhams», indique la banque.