"L'alliance est à l'origine de la compétitivité de Nissan. Avec l'alliance, pour générer une croissance de long terme et rentable, Nissan va chercher à continuer à obtenir des résultats gagnants-gagnants" pour les trois sociétés, a ajouté le groupe.
Auparavant une source proche du groupe japonais interrogée par l'AFP avait elle aussi démenti les informations du Financial Times, estimant qu'elles émanaient probablement de "quelques âmes chagrines" au sein du groupe "prêtes à épancher leur frustration". Le rétablissement de la confiance entre les deux groupes "prendra du temps", même si leurs dirigeants "sont convaincus que sans l'alliance les deux sociétés ne vont nulle part", avait ajouté cette source interne.
"L'alliance Renault-Nissan n'est pas morte! On le démontrera bientôt", avait aussi affirmé quelques heures plus tôt le président de l'alliance et de Renault, Jean-Dominique Senard, dans un entretien au quotidien belge L'Echo. "L'alliance n'en est pas du tout là. Nous sommes en train de recréer son esprit original. Le conseil de l'alliance que je préside est de qualité exceptionnelle. Je n'ai jamais vu autant d'entente cordiale entre les différents dirigeants de nos trois groupes (Renault, Nissan et Mitsubishi Motors, NDLR) pour faire progresser l'alliance dans la bonne direction", a-t-il ajouté.
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"Aucun dirigeant de nos trois groupes ne doute de l'utilité fondamentale de l'alliance. On n'a pas le choix. On doit réussir. Tout ce dont on discute aujourd'hui c'est de cela", a-t-il insisté. La semaine dernière lors sa conférence de presse à Beyrouth après sa spectaculaire fuite du Japon, l'ancien grand patron de l'alliance, Carlos Ghosn, avait réglé ses comptes avec ses successeurs, lançant qu'il n'y avait "plus d'alliance Renault-Nissan" et balayant la stratégie du consensus, qui ne "fonctionne pas" selon lui.
Toutefois les "investissements considérables" auxquels doit consentir une industrie automobile en pleine mutation technologique plaident en faveur de l'association, a rappelé M. Senard au quotidien belge. "Ce n'est pas compliqué, on ne peut pas le faire seul, aucune de nos sociétés ne peut se le permettre. Le potentiel de cette alliance est donc considérable, même s'il n'est pas perçu dans son ampleur par le monde extérieur", a-t-il encore souligné.
Tant Nissan que Renault tentent de tourner la page de l'ère Ghosn, dont l'arrestation puis l'inculpation au Japon fin 2018 a affaibli leurs liens étroits. Alors que Renault n'a toujours pas nommé de nouveau directeur général pour succéder à Thierry Bolloré, Nissan s'est doté depuis début décembre d'un nouveau directeur général, Makoto Uchida, ainsi que d'un nouveau directeur opérationnel, Ashwani Gupta, deux personnalités ouvertement favorables à l'alliance.
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Cependant fin décembre, la démission surprise du numéro trois de Nissan, Jun Seki, qui était réputé être plus méfiant vis-à-vis de l'alliance, avait déjà ravivé les craintes de divisions internes persistantes au sein du groupe japonais. Les dernières spéculations sur l'avenir de l'alliance ont malmené les titres de Renault et Nissan: le premier a lâché 2,82% lundi à la Bourse de Paris, tandis que le second a terminé mardi sur une chute de 2,96% à 618 yens à la Bourse de Tokyo, qui était fermée lundi. Nissan tient un conseil d'administration ce mardi en fin de journée à son siège de Yokohama.