La compétition entre les compagnies dépasse désormais les frontières, comme c’est déjà le cas pour les banques. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte ainsi que cette concurrence s’est déplacée sur les marchés subsahariens. Le quotidien cite l’exemple de la Côte d’Ivoire où Wafa Assurance, Saham Assurance et Atlanta sont en concurrence directe. Atlanta y a remporté l'agrément dans le segment non-vie en octobre 2016, avant Wafa Assurance qui s’est lancée un mois plus tard. Saham n’a pas attendu ses deux compétiteurs marocains pour opérer sur ce marché où elle est présente depuis 2010, après l’acquisition de Colina.
Ainsi, aujourd’hui, les assureurs marocains se placent juste derrière les compagnies sud-africaines. «Hors Afrique du Sud, Wafa Assurance revendique la première position continentale», relève le journal. De son côté, Saham Assurance opère déjà dans une vingtaine de pays avec plus de 1 milliard de dollars (environ 10 milliards de DH) de primes en 2016 et est l’un des assureurs les plus dynamiques du continent. Et ce n’est pas le ralentissement de la croissance africaine, avec la baisse des prix des matières premières notamment, qui les effraie. «L'erreur serait de mettre tous les pays dans le même panier. Bien que la vue d'ensemble soit moins flatteuse que par le passé, les réalités sont différentes d'un pays à l'autre. Même ceux qui connaissent des difficultés actuellement n'en restent pas moins prometteurs en raison du rattrapage économique», avance le quotidien.
Les assureurs restent attirés par le potentiel de business dans le continent, compte tenu des importants besoins en infrastructure et de l'émergence des classes moyennes. Ayant flairé le potentiel, les majors de l’assurance mondiale entrent de plus en plus dans la course aux positions en Afrique qui ne représente, pour le moment, que 1,5% des primes mondiales alors qu'elle abrite 13% de la population.
Avec le retour du Maroc dans l'Union africaine et l’entrée dans la CEDEAO, les opérateurs marocains disposeront d’atouts indéniables pour accélérer leur expansion sur le continent. D’autant qu’une consolidation dans le secteur des assurances est au programme avec le durcissement de la réglementation. «Le capital minimum pour exercer dans un des quatorze pays de la Conférence interafricaine des marchés d'assurance (CIMA) passera de 1 milliard de FCFA à 5 milliards (environ 84 millions de DH) en 2021», annonce L’Economiste. Un délai de cinq ans est prévu pour se conformer aux nouvelles exigences avec une phase intermédiaire à 3 milliards de FCFA en 2019.
La digitalisation de la profession est aussi une opportunité pour accélérer la pénétration de l'assurance. L'Afrique est parmi les zones les plus en pointe dans le domaine.