La fraude mine les revenus des compagnies d’assurance, particulièrement ceux provenant de l’automobile. Dans son édition du jour, L’Economiste énumère une série d’irrégularités: déclaration du même sinistre chez différents assureurs, souscription à des garanties annexes après la survenance du sinistre, fabrication de déclarations avec de faux adversaires, nouvelles déclarations de véhicules réformés en circulation… Autant d'irrégularités qui expliquent la forte augmentation de la sinistralité de la branche automobile. Le taux s’accroît de 17% en moyenne annuelle sur la période 2006 à 2016, ce qui dépasse le progression de la production de 4 points. Pire, le journal assure que la fraude pourrait concerner toutes les parties prenantes de l'écosystème: intermédiaires, experts, gestionnaires, aides à l'assistance, garagistes, même si l’impact chiffré n’est pas estimé. Mais le plus éloquent est que la fraude n’est pas maîtrisée. Elle serait, en plus, limitée aux gros dossiers et dépendante du feeling des gestionnaires. Il est primordial pour le secteur de mettre en place une base commune des sinistres financés par les compagnies d'assurance avec des algorithmes de détection de fraude.
Plus inquiétant encore, le multi-récidivisme (assuré accumulant 3 sinistres chez la même compagnie ou au moins 5 chez plusieurs compagnies en moins d'une année). «Le nombre de multirécidivistes à été multiplié par 8 entre 2008 et 2016» pour atteindre 21% des sinistres RC automobile et 9% des sinistres Tierce et dommages collision et Bris de glace.
Autre phénomène, les niveaux élevés de la multi-assurance: 4% du total des assurés en RC, 9% en garantie Tierce et dommages collision et 7% au niveau Bris de glace. Le tout amplifié par l'accélération des circuits d'indemnisation qui induit la baisse de la vigilance des compagnies d'assurance, relève le journal. Pour réduire les sinistres frauduleux, il est ainsi conseillé de «n’offrir les circuits rapides d'indemnisation que pour les deux premiers sinistres de l'année». Pour les autres, il faudra passer par la case départ, à savoir le parcours classique avec visite de l'expert et prises de photos avant et après réparation.
Le journal rappelle que cette prise de conscience des assureurs s’explique par la hausse de la sinistralité automobile qui affecte d’une manière importante la rentabilité de cette branche dont le chiffre d'affaires culminait à 10,5 milliards de dirhams en 2017. Il est aujourd’hui question de revaloriser les primes de ce segment.








