Ces derniers jours, un conflit a éclaté entre plusieurs influenceurs marocains, à la suite d’une nouvelle vague d’arnaques. Ces derniers promettent, chacun à sa manière, à des milliers de leurs abonnés la possibilité de s’enrichir rapidement grâce à des plateformes de trading virtuelles. Le conflit s’est ouvertement exprimé à travers un échange d’accusations et d’injures. «Chaque partie tente de se présenter comme la plus expérimentée ou la plus rentable, alors qu’en réalité, tous semblent uniquement en compétition pour attirer le plus grand nombre de victimes potentielles», alerte le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 5 décembre.
Ces plateformes fictives se sont transformées en un véritable marché noir, alimenté par les influenceurs qui publient des vidéos montrant une vie de luxe, des voitures haut de gamme et des appartements somptueux. L’objectif est de vendre un rêve de réussite rapide. Dès qu’un influenceur commence à séduire de nouveaux abonnés, un autre se précipite pour publier des vidéos le dénonçant comme menteur, voleur ou incompétent, dans une stratégie visant à détourner son audience et, probablement, ses victimes potentielles. Ce qui semble être un conflit sur la crédibilité cache en réalité une lutte acharnée centrée sur les profits que chaque influenceur retire de ses arnaques.
Deux méthodes principales sont utilisées pour escroquer les victimes. La première consiste à vendre des formations spécialisées dans le trading, présentées comme des clés sûres pour accéder à la richesse. Mais, comme l’explique une des victimes citée par Assabah, ces formations ne sont que des conférences sur des considérations générales, vides de contenu réel. Elle raconte avoir payé 30.000 dirhams pour un cours qu’elle pensait transformateur, avant de constater que «l’expert», qui l’avait séduite par son succès supposé, avait disparu dès le paiement effectué.
La seconde méthode repose sur des opérations de trading directes via des intermédiaires prétendant connaître les marchés financiers, en prélevant une commission sur chaque transaction. Les témoignages rapportés par Assabah révèlent que ces intermédiaires font souvent partie d’un même réseau, coordonné pour pousser les clients à injecter toujours plus d’argent sous prétexte de «sauver un investissement» ou de «compenser des pertes». Une autre victime raconte être tombée dans un cycle de pertes successives, frôlant la faillite, après avoir cru aux promesses de gains du prochain trade, qui s’est avéré n’être qu’un appât pour siphonner progressivement ses économies.
La majorité de ces escroqueries se déroule via l’application Telegram, qui offre aux fraudeurs un espace sûr, à l’abri de toute surveillance. Des groupes fermés y sont créés pour faire croire aux victimes qu’elles font partie d’une communauté financière prospère. L’approche initiale, elle, passe par Instagram, où les images brillantes et les contenus soigneusement produits donnent l’illusion que réussir dans le trading est simple et accessible à tous.








