“Défaillances d’entreprises en 2021: 2.700 ‘cadavres’ en 3 mois,” titre l’hebdomadaire La Vie Éco. Un chiffre qui pourrait être augmenté d’ici fin juin 2021, en raison d’un effet rattrapage dans le traitement des dossiers par les tribunaux de commerce. Après l’année 2020 marquée par la pandémie du Covid-19, le retour à la vie normale et la reprise des activités a révélé au grand jour le niveau des défaillances d’entreprises. Selon Inforisk, elles ont atteint 2.964 à fin mars, soit une hausse de 15% par rapport au premier trimestre de l’année 2020, alors qu’entre 2019 et 2020 et à la même période, elles ont baissé de 8% à 2.346.
L’hebdomadaire La Vie Eco rappelle que sur toute l’année précédente, les défaillances se sont établies à 6.612 et se sont même inscrites en amélioration de 22%. C’est que la situation sanitaire en 2020 obligeait un confinement généralisé et une fermeture momentanée des tribunaux de commerce.
“Maintenant que l’activité a repris plus ou moins son cours d’avant-confinement, un effet de rattrapage est constaté,” analyse Amine Diouri, directeur Etudes et Communication chez Inforisk dans les colonnes de l’hebdomadaire La Vie Éco. D’après l’expert, les tribunaux de commerce “traitent donc les dossiers qu’ils avaient en stock, d’où l’augmentation des défaillances en ce premier trimestre.”
Dans ce contexte, des sociétés de certains secteurs demeurent fragiles et présentent un risque de défaillance élevé, à l’instar du commerce, du BTP, ou encore du tourisme, dont notamment le sous-secteur (location de voitures, hôtellerie, restauration). Résultat: à fin 2020, les secteurs liés à l’immobilier, le BTP et le commerce représentaient 70% des défaillances. La situation ne semble pas s'améliorer de manière significative en cette année.
Alors que la plupart des entreprises ont redémarré leurs activités, le contexte économique dans son ensemble reste difficile, avec un manque de visibilité sur l’évolution de la pandémie, sur la fin de l’état d'urgence. Ces éléments jouent contre un redressement de la situation. “L’impact de la crise sanitaire se fait toujours sentir et risque même de s’accélérer. Il est ainsi prévu que les défaillances augmentent de 50% à 60% d’ici à fin juin prochain”, estime une source de l’hebdomadaire.