Les conséquences de l’enquête antidumping ouverte depuis le 11 mai 2017 au sujet du cahier tunisien «inquiètent beaucoup» plus les importateurs qu’elles «perturbent fortement la préparation de la rentrée scolaire de 2018».
Dans son édition de ce vendredi 9 mars, L’Economiste constate que l’un des producteurs plaignants, MAPAF, a annoncé à ses clients une hausse des prix à partir du 22 février 2018 et sans la déterminer.
Le journal va même plus loin en citant une source proche des importateurs qui avance que cette hausse serait de 20% et serait même observée par d’autres sociétés. Ce qui pousse le journal à s’interroger sur une éventuelle entente sur les prix.
Une hypothèse directement balayée par les trois producteurs plaignants (MAPAF, Med Paper et Promograph) qui affirment «vendre à perte de 2013 à 2016» sachant que ce produit domine le marché. En chiffres, cela fait 6.756 tonnes sur les 7.624 tonnes importées en 2016 (89% du volume des importations totales).
L’Economiste constate que les importateurs du cahier tunisien ne sont pas assez outillés pour bien se défendre. Ils «n’ont ni association professionnelle ni conseil juridique pour défendre leurs intérêts», écrit le journal.
Les conclusions ne devraient certainement pas plaire aux importateurs qui estiment que «l’antidumping ne peut être utilisé à des fins protectionnistes». L’objectif est «de minimiser les risques d’une éventuelle hécatombe chez les producteurs locaux». Leur plainte fait état d’une marge de dumping qui est en moyenne de 84%.
La requête des professionnels marocains ratisse pourtant assez large en ciblant tout type de cahiers (piqué, broché ou spiralé), tout type de formats (petit, grand, maxi) mais aussi et surtout de grammage allant de 55 à 120 gr/m2...
L’autre question reste de savoir pourquoi les producteurs locaux ont attendu 4 ans au moins pour se plaindre. Pour les importateurs du cahier tunisien, «l’antidumping ne doit pas être un moyen pour soutenir la défaillance de compétitivité de certains acteurs», conclut L’Economiste.