Alfa Air en détresse

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Revue de presseKiosque360. L'une des trois compagnies d’aviation d’affaires actives dans le ciel marocain risque de se crasher. Ses dirigeants accusent les lenteurs administratives de la Direction de l’aviation civile.

Le 02/02/2016 à 22h57

«Aviation d’Affaires: Alfa Air… à deux doigts du crash». C’est le titre qu’a choisi L’Economiste pour un article dédié à la compagnie aérienne, dans son édition du mercredi 3 février. Le quotidien explique que la société d’aviation est très remontée contre la Direction de l’aviation civile. L’entreprise menace même de mettre la clé sous le paillasson et de délocaliser ses activités, alors qu’elle avait investi dans les 80 millions de dirhams.

Les griefs du management d’Alfa Air à l’encontre de la Direction de l’aviation civile (DAC) sont nombreux. Chafik Lahrichi, directeur général d’Alfa Air, parle à L’Economiste de pressions administratives, financières et psychologiques qui en sont «au point de paralyser l’activité de la compagnie en clouant ses avions au sol». Le manager affirme que la compagnie a reçu, le 11 décembre dernier, une mission d’inspection de la DAC qui a relevé 22 écarts techniques, dont 99% ont été réparés par Alfa Air. Lahrichi explique également que le certificat de navigabilité a été retiré à un Falcon 10 de sa flotte qui avait pourtant subi une visite de maintenance pour un coût de 800.000 dirhams. Alfa Air s’est de plus vu rejeter son dossier de renouvellement du certificat technique d’exploitation, un document essentiel pour la poursuite de ses activités.

Le management, qui dénonce des préjudices financiers et commerciaux, a d’ailleurs décidé d’enclencher une procédure devant les tribunaux pour «abus de pouvoir et entrave à l’exploitation de son activité». L’Economiste souligne avoir cherché à contacter le directeur de l’aviation civile qui n’a pas réagi aux accusations d’Alfa Air.

Cette entreprise, rappelons-le, est active sur le marché depuis huit ans. Elle exploite une flotte de cinq avions et réalise en moyenne, chaque année, quelque 800 heures de vol. Elle fait partie des trois seules compagnies encore actives sur le marché de l’aviation d’affaires. Un business qui a pourtant le vent en poupe.

Par Sanae El Asrawi
Le 02/02/2016 à 22h57