La communauté des affaires au Maroc s’est réveillée ce matin sur la nouvelle du limogeage d’Ali Ghanam, directeur général de la Compagnie générale immobilière (CGI). Mais en ce début de soirée, c’est un rebondissement encore plus spectaculaire qui vient achever de pimenter ce long feuilleton du scandale de l’affaire impliquant le bras financier de l’Etat. Anas Alami, directeur de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), maison mère de la CGI, a été suspendu de ses fonctions, en attendant l’issue des poursuites judiciaires dont il fait l’objet avec 22 autres personnes.
«Officiellement, il n’a pas été limogé. On lui a juste demandé de rester chez lui», nous confie une source proche du dossier. Pour assurer les affaires courantes de la CDG, la loi régissant cet organisme public prévoit que le secrétaire général assure l’intérim, en attendant la nomination d’un nouveau directeur. C’est donc Saïd Laftit qui devient pour le moment l’homme fort de la CDG. «Il a commencé à exercer en tant que directeur général par intérim dès cet après-midi», poursuit notre source.
Saïd Laftit, qui n’est autre que le frère d’Abdelouafi Laftit, actuel wali de Rabat-Salé, connaît bien les arcanes de la vieille dame de la place Piétri. Cet ingénieur de l’Ensea, titulaire d’un doctorat de l’Université Paris Dauphine, occupe le poste de secrétaire général de la CDG depuis 2009. Mais pour être confirmé à ce poste de directeur général qu’il assure aujourd’hui par intérim, il doit être nommé au cours d’un Conseil des ministres présidé par le roi. Ce qui ne risque pas de se produire avant l’issue du procès de la CDG. Et vu la tournure que prennent les événements, on craint le pire pour le principal prévenu, Anas Alami, pourtant réputé pour son intégrité.