Lors de sa présentation au Souverain du rapport annuel de la Banque centrale sur la situation économique monétaire et financière du Maroc, au titre de l’exercice 2022, Abdellatif Jouahri a une nouvelle fois mis en avant la nécessité d’accélérer la réforme de la Caisse de compensation afin de pouvoir financer les nouveaux chantiers sociaux.
«Il est de plus en plus urgent de parachever la réforme du système de compensation entamée en 2013 et qui reste encore tributaire du déploiement du dispositif de ciblage de la population en cours de finalisation», a insisté le wali de Bank Al-Maghrib.
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Pour Abdellatif Jouahri, cette problématique de ciblage ne concerne pas uniquement les produits de base mais l’aide publique de manière générale. «Les dépenses fiscales représentent toujours autour de 2,5% du PIB alors même que la loi-cadre sur la fiscalité adoptée en 2021 stipule clairement que les incitations doivent faire l’objet d’une évaluation régulière de leur impact socio-économique afin de les maintenir, les réviser ou les supprimer selon le cas», a-t-il souligné.
En 2022, la flambée des prix à l’international des produits subventionnés et le soutien aux professionnels du secteur du transport se sont traduits par un alourdissement de la charge de compensation qui a quasiment doublé d’une année à l’autre. Pour répondre à ces besoins additionnels, le gouvernement a ouvert des crédits supplémentaires dont 16 milliards au titre de la compensation.
Accélérer la réforme des retraites aussi
D’après le wali de Bank Al-Maghrib, la rationalisation des ressources publiques devient en conséquence un impératif. Elle requiert l’accélération d’autres chantiers qui permettraient de dégager les marges nécessaires pour le renforcement des filets sociaux. Il a dans ce sens appelé à accélérer également la réforme des régimes de retraite, afin d’éviter le creusement du déficit des caisses de prévoyance.
«Le retard observé dans la finalisation de la réforme des retraites ne fait qu’alourdir son coût et accentuer ainsi les réticences des partenaires sociaux et les difficultés du dialogue social», a-t-il précisé.
«Le report de cette réforme d’année en année fait qu’elle s’impose aujourd’hui comme un impératif dans un contexte moins propice avec la crise du pouvoir d’achat et la généralisation de la couverture prévue en 2025 à près de 5 millions d’actifs additionnels, en grande partie dans des emplois informels et à faible rémunération» a t-il ajouté.