C'est après avoir vu le film de Sergueï Eisenstein "Octobre" (1927) que Coppola a décidé de se tourner vers le cinéma.
"J'étais intéressé par les sciences" mais après avoir échoué dans cette branche "je suis devenu étudiant en théâtre, parce que c'était là qu'étaient les filles", a-t-il raconté lors d'une conversation avec le public.
"Un après-midi, je suis allé à une projection à 16H00, à laquelle il n'y avait personne. C'était +Octobre+. Et je n'en croyais pas mes yeux", a-t-il raconté. "J'ai dit +je vais faire du cinéma comme Eisenstein+. Et je suis allé étudier dans le département cinéma de UCLA".
"Certains réalisateurs ont un don de Dieu", comme "Roman Polanski, Steven Spielberg ou William Wyler", a estimé Coppola lors d'une conférence de presse.
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"D'autres ne sont pas aussi doués. Mais ils parviennent à atteindre un niveau créatif en travaillant beaucoup, en réécrivant sans cesse", a-t-il ajouté. "C'est le genre de talent que j'ai".
"Mes dons sont une bonne imagination, de l'enthousiasme et peut-être une petite vision de l'avenir, mais c'est tout".
"Je ne veux pas refaire un film que j'ai déjà fait", a expliqué le cinéaste, mettant en avant "son envie d'apprendre". Pour lui, "le risque est ce qui est si palpitant dans l'art".
"Ma carrière a commencé avec un film de gangsters qui a eu du succès ("Le Parrain", Ndlr). J'aurais pu faire des films de gangsters pendant toute ma carrière".
"Mais ensuite j'ai fait un film le plus éloigné possible d'un film de gangsters, un film de guerre sur le Vietnam d'un style totalement différent", a-t-il poursuivi, puis, plus tard, "un film sur Dracula".
"Chaque film que j'ai fait était une expérimentation pour m'apprendre des choses sur mon style", a-t-il dit, avant de plaisanter: "Apprendre est l'un des rares plaisirs humains qui ne fait pas grossir, qui ne donne pas de diabète et qui ne met pas votre femme en colère contre vous".
Coppola est revenu sur son film culte au tournage maudit "Apocalypse Now" (1979) et sur "le cauchemar de sa production" qui l'a "complètement dépassé".
"La plupart du temps, quand vous essayez de convaincre quelqu'un de financer votre film, vous essayer d'avoir l'air de savoir comment vous allez le faire", a-t-il dit.
"Pour Apocalypse Now, j'ai dit que ça allait être une grosse production avec des hélicoptères et que ça allait être un gros film de guerre", a-t-il ajouté. "Mais quand je suis arrivé là-bas je me suis rendu compte que je ne savais pas comment faire".
Prévu pour un budget de 13 millions de dollars, le film en coûtera 30 millions. Coppola y investira sa fortune personnelle en hypothéquant ses biens.
"Quand je partais plus de deux semaines (pour des tournages), je retirais les enfants de l'école et je les amenais avec moi", a raconté Coppola. "Et c'était une bonne idée, parce que les deux semaines se transformaient généralement en six mois!".
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"Nous étions comme une troupe familiale (...) J'ai toujours mis mes enfants dans mes films", comme Sofia bébé dans "Le Parrain", puis dans "Le Parrain 3".
"Résultat, ils ont été dans l'univers du cinéma", a-t-il ajouté, sa fille Sofia comme son fils Roman, tous deux réalisateurs.
Sa petite-fille Gia Coppola, réalisatrice, "représente la cinquième génération de la famille Coppola dans le cinéma", a-t-il souligné avec fierté. Le père de Coppola, compositeur et musicien, a participé aux bandes originales de plusieurs de ses films et son grand-père paternel a notamment été l'un des inventeurs du procédé de cinéma sonore Vitaphone.