Abdellah Taïa ne porte pas Donald Trump dans son cœur. Dans une tribune publiée le 15 février dans Les Inrocks, l’auteur du tout frais "Celui qui est digne d’être aimé", paru aux éditions du Seuil, exprime son angoisse et son désarroi face un Occident en déclin. Et il veut pour preuve de ce déclin l’élection de Donald Trump, le successeur de Barack Obama à la tête des Etats-Unis: "C’est, de nouveau, l’affirmation sûre d’un Occident qui perd la tête et qui, décidément, ne veut plus se situer du côté de la vie", regrette ainsi Abdellah Taia qui démarre ainsi sa chronique.
Puisque c’est de l'Amérique qu’il s’agit, l’écrivain cite George Orwell: "On est entré dans une zone qui relève de la pure science fiction, bien au-delà de ce que George Orwell avait imaginé et prédit. Une zone où la vérité ne compte absolument plus. Où les mots ne pèsent plus rien. On est, c’est sûr, dans l’ère du triomphe de l’alternative fact». Une sorte de relation de cause à effet qui présente un grand danger pour la société d’aujourd’hui.
«La semaine dernière, j’ai vu cette vidéo effrayante, qui résume toute l’horreur que nous vivons en ce moment. A Venise, un jeune réfugié est en train de se noyer dans le Grand Canal. Non loin de lui, un bateau-bus rempli d’au moins cent touristes. Ils n’ont rien fait pour le sauver. Ils ont assisté au spectacle de sa mort comme on assistait avant, du temps des Romains, au spectacle des gladiateurs», rappelle l’écrivain en colère qui ne mâche pas ses mots et compare ce qui se passe aux Etats-Unis à une émission de téléréalité orchestrée par Donald Trump.