Personne mieux que l'auteur, Abdallah Laroui, ne peut s'exprimer sur les motivations qui ont conduit à l'éciture de "Philosophie et Histoire", ainsi que sur la place que ces deux disciplines occupent dans son univers de penseur."C'est un fait que j’ai toujours marché sur deux jambes, l’histoire et la philosophie, comme d’autres ont conjugué philosophie et psychanalyse, science et métaphysique, et plus habituellement, philosophie et théologie", explique Abdellah Laroui dans son livre.
Pour lui, l’historicisme est un "signe d’humilité". Préférant l’action à la méditation, il pense "ne pouvoir donner une réponse sensée à un souci philosophique légitime qu'à partir et dans le cadre de ce que suggère la recherche historique".
"Je ne me satisfais jamais du résultat brut de l’enquête historique", relève-t-il, soulignant qu'il essaye, au-delà de celle-ci, "d’entrevoir les réponses à des questions de nature clairement philosophique, sinon métaphysique".
"Mais pourquoi suis-je arrivé à cette position ? Surtout, pourquoi lui ai-je accordé une valeur objective indiscutable ? Pourquoi me suis-je convaincu que l’historicisme est un destin plus qu’un choix ?" C’est ce que je propose d’éclaircir dans ces pages" écrit-t-il.
Né en 1933 à Azemmour, Abdallah Laroui est historien, romancier et philosophe marocain écrivant en arabe et en français. Il a enseigné la méthodologie de la recherche historique à la Faculté des Lettres de l'Université Mohammed V à Rabat jusqu’en 2000.
Il est l’auteur de plusieurs essais qui l’ont rendu célèbre dans le monde arabe, en Europe et aux Etats-Unis, notamment "Idéologie arabe contemporaine" (1967), un essai qui a marqué la production intellectuelle arabe et "Islam et Histoire: essai d’épistémologie" (1999). Il a aussi écrit cinq romans dont "L’Exil" (1998).