Il nous a fait rêver, il nous a fait vibrer, il a mis dans nos âmes des couleurs et parfums d’Andalousie de ses doigts qui couraient sur les cordes d’une guitare furieusement sensuelle de tremblées nostalgiques. Le grand maestro du flamenco, Paco de Lucia, s’en est allé brusquement, terrassé par une crise cardiaque à l’âge de 66 ans. A Algeciras, sa ville natale, le maire, José Ignacio Landaluce , a annoncé à l’AFP, ce mercredi 26 février, cette "perte irréparable pour le monde de la culture, pour l'Andalousie". Sa ville originelle du sud a d’ailleurs tenu à rendre hommage à ce grand artiste, mondialement connu et qui fait sa fierté, en décrétant un deuil officiel. Paco de Lucia avait créé l'enchantement, en 2013, au festival des musiques sacrées de Fès. Un concert inoubliable qui restera marqué dans les mémoires.
L'artiste avait su marier le flamenco à d’autres rythmes du monde, à des notes de jazz, percussions africaines, rythmes marocains pris dans les mêmes mémoires, transfigurant ainsi la nostalgie qui émane de ses hymnes à l’Andalousie en l'ancrant dans une indéniable modernité, dans l’ici et maintenant, par ce renouveau qu'il lui insuffle en permanece. Une perte irréparable, oui. Les sons magiques de la guitare qui s’anime sous l’étreinte de ses mains nous mettront d’autant plus, désormais, les larmes aux yeux.