Un grand maître gnaoui vient de s’éteindre! Maâlemn Mahmoud Guinea, l’une des plus grandes figures de la musique gnaouie vient en effet de nous quitter, ce dimanche 2 août.Né à Essaouira en 1951, ce chanteur et maître du guembri a fasciné nombre d’artistes étrangers comme,entre autres, le grand bassiste américain Bill Laswell ou encore Peter Brötzmann et Hamid Drake avec qui il a collaboré.
Le grand Mahmoud Guinea sera pratiquement mort sur scène car il n’aura cessé, jusqu’à son dernier souffle, de faire résonner son instrument sur le rythme des mémoires d’une terre du sud. Et il n’aura jamais cessé d’insuffler ce rythme à une jeunesse qui prendra la relève.Le maâlem a en effet clôturé, en mai, le festival d’Essaouira Gnaoua sur un concert fusion qui a envoûté le public. Il a de même participé, sur la scène de Salé, au dernier Festival Mawazine ou, comme d’habitude, il a donné à l’art Gnawi la pleine mesure de sa magnificence.
L’enfant de Mogador a traversé le temps sans que jamais ce feu sacré qui l’animait ne vacille, sans que jamais ce guembri, précieux héritage légué à son fils, ne s’essouffle sous ses doigts. Car l’art de la musique Gnawa est une histoire de famille chez les Guinea. Une tradition qui se perpétue de père et en fils. Son père lui-même, maâllem Boubker Guinea (1927-2000), était un grand maître. Et il n’en sera pas autrement de ses enfants, dont Abdellah Guinea, mort en 2013.
Adieu maître! Ni la terre qui a battu dans tes veines ni ses hommes ne t’oublieront!