A 106 ans, Manoel de Oliveira était le doyen des cinéastes européens, et sans doute mondiaux. Pourtant, malgré son grand âge, le réalisateur de "Non ou la vaine gloire de commander" n'avait rien perdu de sa vivacité ni de sa fraîcheur. Cet admirateur de Dreyer, de Bunuel et de Mizoguchi débordait de projets et continuait, film après film, à livrer sa vision du monde et des passions humaines. Avec intelligence, finesse, mais sans aucun intellectualisme.C'est avec son premier long-métrage, Aniki Bóbó en 1942, où il raconte le quotidien de quelques enfants des quartiers populaires de Porto, qu'il s'est fait connaître. Depuis, il ne s'est plus arrêté. Il n'a cessé d'être présent sur la scène cinématographique mondiale, souvent avec des films de type romantique ou d'amour impossible. Ainsi, connaît-on bien "Amour de perdition" (1978), l'une de ses plus belles réalisations qui revient sur l'amour désespéré entre deux personnes appartenant à des familles ennemies. Puis il tourne, entre autres, en 1985, "Le Soulier de satin" d'après Paul Claudel, en 1990 "Non, ou la vaine gloire de commander"... En 1995, il réalise "Le Couvent", avec Catherine Deneuve et John Malkovich.Lors du Festival de Cannes 2008, l'année de ses 100 ans, il a obtenu sa première Palme d'or pour l'ensemble de son œuvre.Sur le tard, son rythme de production s'est accéléré :"Christophe Colomb" (2008), "L'Étrange Affaire Angélica" (2010)... Celui qui a commencé sa carrière du temps du flm muet n'arrêtait plus de tourner, comme pour contrer la fuite du temps.
Par Le360
Le 02/04/2015 à 15h00




