La plasticienne marocaine qui a, à son actif, de nombreuses expositions au Maroc comme à l’étranger, participe à cette 114e édition du Salon avec sa toile Sibillyn, une peinture à l’huile aux tons noirs et blancs, qu’elle chérit tout particulièrement.
Une toile d’où jaillissent une grande lumière, une énergie et une spiritualité immenses mais aussi une matière et des particules quand on s'en approche. Une œuvre, en somme, qui appelle au rêve et invite au voyage.
Sibillyn est le fruit d’une longue évolution en termes de style et de couleur, a déclaré à la MAP cette artiste pleine de délicatesse et de douceur.
"C’est un cheminement qui m’a amenée du figuratif à l’abstrait et des couleurs volcaniques à des tons plus sombres, sans que je m’en rende compte", a-t-elle confié, sourire aux lèvres, relevant toutefois que l’opulence de la lumière a toujours été le fil conducteur dans cette évolution.
La lumière imprègne, en effet, cette œuvre tout en étant déclinée sur des tons sombres, qui laissent jaillir en contraste chaleur et luminescence, symbolisant sa quête de spiritualité.
Passionnée de peinture, Ilham Laraki Omari n’hésite pas à dévoiler sa démarche artistique. Elle explique qu’elle emploie une technique picturale où le pinceau, comme un chapelet, égrène perle après l’autre, des touches qui filent en une prenante cosmogonie astrale.
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Sibillyn a d’ailleurs été dévoilée dernièrement dans le cadre de l’exposition "Souffle", qui a été accrochée à la bibliothèque nationale du royaume, qui s’est déclinée en trois thématiques : Incandescence, Le temps et Tasbih.
L’artiste peintre participe à cette 114e édition du Salon d’Automne, en tant que sociétaire, un titre attribué aux artistes qui ont eu le mérite d’exposer au moins trois années consécutives en ce haut lieu de l’art contemporain mondial, qui ont fait preuve de persévérance et de créativité.
"Je suis très honorée par ce titre" décerné par le conseil d’administration du salon, "grâce auquel j’ai pu aussi participer dans la section petits formats avec deux toiles Lueur et Ferveur", a affirmé cette artiste confirmée, qui a aussi participé à des expositions aux Etats-Unis, en Russie ainsi que dans différents pays en Europe et au Moyen-Orient.
Mais pour cette jeune plasticienne, exposer au Maroc et y être reconnue par ses pairs "n’a pas de pareil". "C’est unique", a-t-elle dit.
Depuis 114 ans, le Salon d’Automne de Paris, qui se termine ce dimanche, s’est imposé comme un acteur et un témoin essentiel de l’émergence des plus importants mouvements artistiques du XXe siècle: Fauvisme, Surréalisme, Cubisme, art abstrait.
Promoteur de tous les arts sans distinction de hiérarchie, ce salon a également accueilli les plus grands noms de la peinture moderne, dont Cézanne, Picasso ou Dali.
À l’occasion de cette 114e édition, le Salon d’Automne présente les œuvres d'environ 900 artistes, originaires de 45 pays différents.
L’exposition est présentée en sections, rigoureusement sélectionnées et organisées pour une meilleure lecture des œuvres. En dehors des classements par disciplines -gravure, sculpture, dessin, photographie, art digital, vidéo, architecture, art environnemental, livres d’artistes-, il existe plusieurs sections pour la peinture, définies par leurs tendances picturales (Synthèse, Abstraction, Emergence, Expressionnisme, Figuration subjective, Figures et essais, Mythes et singularité, Convergences).
Outre les expositions, le salon propose aussi des concerts, des conférences, des tables rondes, des lectures et un défilé de mode.
Amina Benlahsen