Lalla Essaydi touchée par l'accueil fait à ses oeuvres

Lalla Essaydi revient sur le vernissage de son exposition "Poésie Lumière", qui a eu lieu samedi 28 décembre à la galerie Tindouf à Marrakech. Un événement, comme chacune des expositions de cette grande artiste qui vient revisiter le regard orientaliste en le bousculant, le déportant, le confrontant à ses propres folklorisantes limites dont elle l’arrache en le submergeant d’une parole abyssale, étouffée, palimpseste qui reflue pour laisser place à une autre lecture du monde. Du monde ou, plus précisément, de la femme, de son corps, de sa peau qui génère sa propre mystérieuse écriture, à la fois délicate et subversive, de sa présence, son être-là qu’elle se réapproprie.

"Poésie lumière" : Une exposition qui porte merveilleusement son nom. Le spectateur est pris dans le vertige d’une prenante narration où même les ondoiements des étoffes parlent, dans les savantes tremblées des lumières, où postures des corps et chevelures énoncent un autre parchemin répandu graphie sur les murs et l'espace ébranlés.

Des admirateurs venus des quatre coins du monde"Le vernissage a été un grand moment", rapporte Lalla Essaydi. "Comme nous sommes en période de vacances, beaucoup de personnes vivant à l’étranger ont pu y assister, et ça m’a fait plaisir de recevoir, aussi, des amis du Maroc, des Etats-Unis, de France, de Londres", ajoute l’artiste qui n’a pas caché l’émotion qu’elle a ressentie de voir si bien reçue sa nouvelle exposition. "Ce fut une magnifique expérience pour moi, en tant qu’artiste, de voir tant de monde au vernissage et de recevoir les impressions des visiteurs", confie en effet Lalla Essaydi qui souligne, avec cette émouvante humilité qui est la sienne : "Il y a eu de belles réactions, des critiques constructives et un bel accueil de mes œuvres. J’ai eu du plaisir à apprendre de cette expérience édifiante pour moi, et pleine de générosité". Ce sont tous ces admirateurs et amis venus de partout, de tous les coins du globe, qui ont touché l’artiste, enchantée, de même, par le "superbe" accrochage qui a sublimé son travail.