Intervenant à cette occasion, la romancière togolaise, Kouméalo Anate, a relevé que le langage de l’écrivain se nourrit des réalités et du milieu social dans lequel il vit et des habitudes culturelles propres au groupe auquel il appartient, en y apportant un regard lucide et sans complaisance permettant de prendre conscience des absurdités et des '’pratiques onirophages’’ au sein de la société. Néanmoins, l’écrivain ne doit pas ‘’s’enfermer dans ses spécificités identitaires, puisque il y a une seule race humaine’’, a-t-elle poursuivi, notant qu’ ‘’au -delà de nos réalités, il faut recréer un univers dans lequel d’autres peuvent se retrouver et peuvent s’en inspirer’’.
De son côté, l’écrivaine burkinabè, Monique Ilboudo, a mis l’accent sur le caractère universel de la création littéraire. Pour elle, ‘’si les questions identitaires sont peut-être moins présentes dans nos écrits d’aujourd’hui par rapport aux pionniers de l’écriture littéraire en Afrique, c’est parce qu’il a fallu qu’eux affirment encore plus, à l’époque, ces spécificités culturelles, ce qui nous a permis de mieux nous affirmer et de mieux affronter d’autres questions’’.
‘’Aujourd’hui, a-t-elle enchainé, il y a une multiplicité des problèmes (questions de sous-développement, situation de la femme, polygamie...) face auxquelles l’écrivain ne peut rester indifférent et qui requièrent davantage d’attention’’.
Pour l’écrivaine malienne Fatoumat Keita, les spécificités culturelles, au-delà de leur caractère intrinsèque, renferment des valeurs communes à toutes les sociétés. ‘’C’est pourquoi, a-t-elle noté, l’écriture littéraire est un espace de rencontre dans lequel se retrouvent toutes les communautés quelles que soient leurs appartenances ou leur origine, parce ce que justement ce sont les même valeurs qui nous réunissent et les mêmes questions qui nous préoccupent’’.
La créativité littéraire au service de la diversité
Pour sa part, la romancière soudanaise An Safi a mis l’accent sur l’importance de la créativité littéraire dans l’enrichissement de la diversité culturelle et le renforcement des liens de rapprochement entre les sociétés et les communautés, tandis que l’écrivaine marocaine Zahra Rmij a relevé que ‘’la spécificité culturelle est l’essence même de l’écriture romancière dans la mesure où l’écrivain puise son inspiration dans les faits réels, l’imaginaire collectif et le patrimoine’’.
Placée sous le thème ‘’L’image de l’Afrique dans la création littéraire africaine féminine’’, cette première édition du Forum international de la création et du leadership féminin africain, organisé par le conseil de la région de Laâyoune-Sakia-El Hamra, sous le haut patronage du roi Mohammed VI, est baptisée du nom de la figure féminine emblématique des lettres africaines, Aminata Sow Fall.
Consacrée à la création littéraire, cette rencontre rassemble des grandes figures féminines africaines issues du domaine de l’expression et de l’écriture littéraires (roman, nouvelles, poésie).