La gare de Saint-Denis, grouillante de vie! L'odeur des brochettes et du " maïsso" (maïs chaud)! Une ville aux portes de Paris, dans le 93, où la France plurielle, blanc-black-beur, est si vivante. Où la devise" Liberté , Egalité, Fraternité" prend tout son sens. Où valeurs républicaines, laïcité et convictions polico-religieuses de tout un chacun chantent le vivre ensemble, la citoyenneté , la tolérance et l 'amitié des peuples.
Saint -Denis, ville du célèbre slameur "Grand Corps Malade", la Basilique , le marché, le théâtre Gérard Philippe, le café " La grappe d'or"... En traversant le pont, l'Ile Saint Denis, le café de la mairie, la pétanque chez Jeannine, la paisible ruelle des pêcheurs, les espaces verts si accueillants et prônant écologie et respect de l'environnement...
Tous ces Dionysiens et Dionysiennes, ces Ilodionysiens et Ilodionysiennes, après avoir vécu douloureusement les attentats barbares du vendredi 13 novembre, vivent un autre cauchemar et découvrent avec effarement, ce mardi, le nid de vipères qui se cachait en leur sein. L'assaut des cent-dix policiers du Raid et de la BRI a eu les résultats que l'on sait mais le traumatisme des riverains de la rue Corbillon, en particulier, et des Franciliens en général, est là, vivace et pas prêt d'être occulté de sitôt des esprits.
Plus grave encore, la stigmatisation de certains Dionysiens par les islamophobes et les racistes de tous bords risque de perdurer. Croix rouges sur des mosquées de France, inscriptions xénophobes ici et là, lynchage pour délit de faciès dans une banlieue... Les réactions xénophobes et aveugles post-attentats de Paris risquent de se multiplier. Amalgames et stigmatisations iniques risquent d'embraser Saint-Denis, cette ville française et cosmopolite. Mais la "grande dame" comme l 'appelle le maître du slam, "Grand Corps Malade", cette ville " aux mille visages" saura se relever pour rester cette cité si attachante qui aspire à la paix sociale et à la convivialité plurielle.