Vous êtes-vous déjà demandé à quoi servait ce petit capuchon en cuir, souvent orné de broderies, que les fauconniers placent sur la tête des petits rapaces? Non, il ne s’agit pas d’un simple ornement, mais bel et bien d’un accessoire indispensable à la pratique de ce sport ancestral qu’est la fauconnerie. Le chaperon, communément appelé «chapou» dans nos contrées, est en effet utilisé pour couvrir les yeux du volatile, une fois au repos entre deux attaques, limitant ainsi les stimuli visuels qui pourraient l’agiter ou le divertir.
Cependant, la mise en place de ce couvre-chef demande une grande habileté, comme nous l’explique Mohamed El Ghazouani, président de l’Association de chasse au faucon de Lekouassem d’Oulad Frej. Avant toute chose, le fauconnier doit s’assurer que son compagnon est parfaitement calme, le chaperon ne devant jamais être mis de manière brusque ou dans un moment de tension. «L’oiseau doit être approché avec des gestes lents, en évitant tout mouvement qui pourrait l’effrayer. Il doit voir le chaperon comme un signe de sécurité, et non de contrainte», détaille-t-il.
L’étape suivante consiste à positionner correctement cet accessoire: le fauconnier le manipule d’une main, tout en stabilisant le rapace de l’autre. «Le capuchon doit être approché doucement de la tête de l’oiseau, en s’assurant que le bec s’aligne parfaitement avec l’ouverture prévue. Le secret est de réaliser ce geste en douceur, sans hâte», insiste notre interlocuteur.
Un faucon. (K.Essalak/Le360)
Une fois le chaperon correctement positionné sur les yeux du rapace, le fauconnier ajuste les lacets ou les attaches pour en sécuriser l’installation. Ici, la précision est primordiale: les lacets doivent être suffisamment serrés pour le maintenir en place, mais pas à l’excès, afin de ne pas gêner ou blesser le faucon.
Dernière étape: le retrait du chaperon, tout aussi important que sa mise en place. «Le fauconnier doit s’assurer que l’oiseau est prêt à être découvert, souvent après une séance de vol ou lors de son retour à la volière. L’accessoire est donc retiré avec la même douceur qu’il a été placé, permettant au faucon de recouvrer progressivement la vision», conclut Mohamed El Ghazouani.