Baptisée «la perle bleue», en référence au bleu indigo qui fait la renommée de cette ville marocaine, l’exposition que livre Manuel Lama se veut une rétrospective photographique des multiples voyages effectués par cet artiste-photographe espagnol, sous nos latitudes. Les dizaines de clichés qui tapissent les murs de la galerie de cette bâtisse à l’architecture mudéjar et le bruit de l’eau qui coule dans les fontaines en pierre, enveloppent cette collection d’instantanés, d’un charme envoûtant.
Manuel Lama, qui n’est pas à sa première œuvre sur le Maroc, a voulu déclarer à travers ces polaroids sa flamme au Royaume, un pays qu’il chérit particulièrement. «Comme j’avais réalisé auparavant une exposition sur le Maroc, je voulais apporter à la biennale un regard différent sur ce pays. Et c’est sur Chefchaouen que mon choix s’est fixé», confie, dans une déclaration à la MAP, Manuel Lama. «C’est une ville singulière à plusieurs titres», confirme-t-il.
Des clichés qui dépeignent la vie quotidienne dans cette captivante cité où le bleu se décline dans toutes ses nuances. Des images traversées par le mouvement, la beauté, et qui semble être dotées d’une vie propre. Elles réveillent les sens et titillent le désir d’aller plonger dans l’univers de cette cité enchanteresse.
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L’artiste a réussi à figer sur ses clichés cette atmosphère béate qui enveloppe la médina et la quiétude qui se dégage des ruelles étroites de la cité azur. «Mon ambition à travers cette exposition est de raconter une histoire. Celle d'un pays de lumière et de couleurs. Certes, je suis un photographe urbain, mais je prête une attention particulière aux visages et aux traits humains. Et au Maroc, j’étais comblé car ces gens qui m’ont séduit par leur humanisme et leur ouverture d’esprit», se souvient-il.
En effet, les clichés de Manuel Lama se veulent une invitation au voyage et à la rencontre de l'autre. L'exposition est aussi une immersion, le temps d’une visite, dans l’univers de la cité azur. Jardinières multicolores, discussion sur le parvis de la célèbre place, tant de détails triviaux rehaussés à travers l'œil photographique de l'artiste.
Consacrée comme l'une des plus belles villes du monde par les revues spécialisées, Chefchaouen s’offre sans résistance sous les clichés de l’artiste espagnol. «C’est un endroit à visiter pour beaucoup de photographes», rappelle le commissaire de l’exposition, Mikael Zapke. Pour faire découvrir au public cordouan les anecdotes et curiosités de ces instantanés, Casa Arabe a organisé des visites guidées, dirigées par l'artiste. Celui-ci partage avec un public restreint les coulisses des photos de cette série qui met en avant «la perle bleue». «Ce sont des clichés qui t’invitent à aller de ce pas visiter la ville et le pays en général. J’ai énormément apprécié», confie une jeune Cordouane, au terme de sa visite.