Les négociations secrètes pour discuter des possibilités de dupliquer le modèle de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) à Rabat avaient débuté en mars dernier, entre les représentants du fonds Wessal Capital et ceux de l'établissement parisien, selon des informations rapportées par le quotidien Le Monde daté de ce vendredi 7 août. Un projet d'envergure sur lequel Nicolas Bourriaud, ex-directeur de l’Énsba de Paris mise gros pour défendre son bilan, depuis son limogeage surprise.
"Il n’y a pas de bonnes écoles au Maroc, si ce n’est une à Tétouan, déclare Nicolas Bourriaud. La formation laisse à désirer alors que l’Afrique est un vivier de talents extraordinaires". Tenant compte de cet état de fait, l’école a toutes les chances de faire sa place dans une société marocaine réceptive à l’art et proposera une formation aux calibres internationaux. "L’ENSBA avait eu le projet d’une antenne à Doha en 2004-2005, mais je ne pense pas qu’on puisse être utile dans les émirats. Il y a là-bas l’argent mais pas pour le moment les talents. S’il y a un pays logique pour créer une école, c’est le Maroc." renchérit Bourriaud, confiant en la bonne visibilité qu'offre le royaume. Notons que le Maroc dispose également de l'Ecole supérieure des beaux-arts de Casablanca (ESBA).
L'idée est de créer une école sur le même principe qu’à Paris, à l'architecture identique à celle de sa jumelle. L’antenne de Rabat qui devrait voir le jour en 2019, jouxtera comme à Paris, le fleuve du Bouregreg, accolée au Grand théâtre et réunira une collection patrimoniale et un centre d'art.
Pour rappel, le Maroc a lancé un vaste programme de réaménagement de la ville de Rabat, pour en redynamiser le tissu urbain et culturel. Ce programme dénommé «Rabat Ville Lumière, Capitale Marocaine de la Culture» permettra à la capitale de se classer parmi les grandes cités culturelles mondiales.