Jeune diplômé en littérature, il avait animé l'équipe créée en 1951 par l'avocat algérois Paul Robert pour élaborer un nouveau dictionnaire "alphabétique et analogique" de la langue française, qui allait donner naissance en 1964 au "Grand Robert" en six volumes, puis, en 1967, au Petit Robert, avant d'autres déclinaisons (Le Micro-Robert, Le Petit Robert des noms propres...).
Ardent défenseur de l'évolution de la langue, il insistait sur la créolisation dont résulte le français (latin parlé, celte, germain) et sur l'apport constant d'éléments extérieurs (italien, espagnol, etc). Il avait ainsi dirigé un "Dictionnaire historique de la langue française" (1992).
"Le Petit Robert veut combattre le pessimisme intéressé et passéiste des purismes agressifs comme l'indifférence molle des laxismes. Le français le mérite", notait-il en postface du Petit Robert 2007.
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Il était devenu connu du grand public en animant une chronique quotidienne consacrée aux mots dans l'édition du matin des journaux de France Inter entre 1993 et 2006. Il a également assuré des chroniques sur France 2 et écrit un "Dictionnaire amoureux des dictionnaires".
Lauréat de nombreux prix, il a enseigné aux Etats-Unis (dans l'Indiana), à la Sorbonne, a présidé la commission de terminologie (dépendant du ministère de la Culture). Il était notamment favorable à la féminisation des noms de métiers.
"Il n'a eu de cesse de représenter les enjeux, les richesses, mais aussi les mystères de la langue française. Toute sa vie, il prit plaisir à la raconter", soulignent dans un communiqué commun son épouse et les éditions Le Robert.