La nouvelle est tombée comme un couperet ce mardi 17 novembre sur les milieux d’art et de culture marocains et arabes en général. Mustapha Mesnaoui a succombé, ce matin, à une crise cardiaque dans la capitale égyptienne où il était invité pour le Festival du film du Caire.
En cette triste journée d’automne, non seulement la sphère culturelle ou artistique, mais aussi le milieu journalistique ont perdu un chroniqueur dont la plume acérée et acerbe maniait aisément aussi bien le sarcasme que l’autodérision. Sa célèbre chronique «O Nation dont l’ignorance a fait rire les Nations !» avait fait les choux gras du quotidien "Al Ittihad Al Ichtiraki" à la fin des années 90, sans oublier ses suppléments éducation, cinéma, pour ne citer qu’eux.
Journaliste par vocation, le regretté Mesnaoui développe une passion précoce pour la philosophie. En 1977, il décroche une licence en la matière à la Faculté des Lettres et des sciences humaines de Rabat, avant un prestigieux DEA (Diplômes d’études approfondies).
De mémoire d’étudiant, le défunt figurait parmi les enseignants qui comptaient à la Faculté des Lettres et des sciences humaines de Ben M’Sik. Il était apprécié de ses pairs autant que par les étudiants du campus, notamment au Département audiovisuel alors créé par l’ancien doyen Hassan Smili, dans le cadre des masters professionnels. Un domaine auquel le regretté n’était pas étranger, sachant que la culture de l’image et le cinéma en général étaient son domaine de prédilection. Il n’est pas étonnant que la fin de parcours de ce grand critique de cinéma soit survenue dans le cadre du Festival du film du Caire dont il était un fidèle habitué.
Membre de l’Union des écrivains du Maroc, Mustapha Mesnaoui compte également parmi les grands nouvellistes et critiques littéraires marocains. Son premier recueil de nouvelles «Tarek qui n’a pas conquis l’Andalousie» remonte à 1976 et il a été édité à Beyrouth.
Philosophie, littérature, critique de cinéma et … de la sociologie aussi, son livre intitulé «Méthodologie dans la sociologie de la littérature» constitue l’une des références en la matière.
Autant de vocations à mettre au compte de «Si Mustapha» qui a marqué de ses profondes empreintes, non seulement la scène culturelle mais aussi ceux qui l’ont connu de près… Les qualités humaines du regretté nous manqueront aussi terriblement. Repose en paix, cher Mustapha Mesnaoui!