Il n’a pas arnaqué. Il n’a pas commis de transaction commerciale dont il se serait servi pour se renflouer ses poches. Il n’a pas donné de chèque de garantie pour tromper autrui. Mal dans sa peau et dans l’incapacité de payer les frais de l’hospitalisation de son fils, il a promis d’honorer sa dette quand sa situation se sera améliorée. Mais, par les temps difficiles qui courent et compte tenu de l’âge et de la maladie l’acculant à observer malgré lui un arrêt de travail, il est resté prisonnier d’une situation qu’il n’avait pourtant pas choisie. Lui, c’est Moha Oulhoucine Achiban dit le Maestro, surnom que lui avait donné l’ancien président américain Ronald Reagan.
Dans son edition du mercredi 28 janvier, Al Ahdath Al Maghibia rapporte que ce grand (par le talent) artiste a reçu un appel du service juridique relevant de la direction régionale de la gendarmerie royale de Khénifra. “Moha Oulhoucine Achiban s’est vu signifier qu’il était dans l’obligation de régler sa dette vis-à-vis de l’hôpital Cheikh Zaid, sinon un avis de recherche sera lancé à son encontre pour émission de chèque sans provision”, écrit le journal.
L’histoire remonte à deux ans lorsque Houci Achiban, fils du Maestro, a eu des problèmes de santé nécessitant son hospitalisation à l’hôpital Cheikh Zaid de Rabat où il a été opéré avec succès. Mais le coût de cette intervention chirurgicale, 70.000 dirhams, ne pouvait être réglé sur place. Ce qui avait obligé Moha Oulhoucine Achiban à donner un chèque de garantie jusqu’au règlement du montant demandé par la direction de l’hôpital.
Le hic, rappelle Al Ahdath, c'est que le ministère de la Culture avait promis de régler les frais de l’opération. “Le ministère n’a pas tenu sa promesse. Et aujourd’hui, le Maestro Moha Oulhoucine Achiban risque de voir son nom sur la liste des criminels recherchés par la justice”, regrette le journal. D’autant plus navrant que le Maestro a donné à l’art populaire amazigh un rayonnement universel et fut l’un des mailleurs ambassadeurs de l’art et de la culture marocains à l’étranger. Un vieux dicton prétend que l’art ne nourrit pas son homme. C’est malheureusement on en peut plus vrai.