Je vais commencer par les bonnes manières et vous présenter tous mes vœux de tout ce que vous voulez, à l’occasion du démarrage du ramadan ce mardi même alors que ça aurait pu être lundi puisqu’on ne sait jamais la date exacte du commencement, même si on la connait très bien plusieurs semaines à l’avance.
De toute façon, comme dirait l’autre, qu’importe le jour du début, pourvu que celui de la fin ne soit pas trop loin. Oui, je sais que je dis des bêtises puisque, c’est hyper connu, le minimum c’est 29 jours, pas un jour de moins, mais souvent un jour de plus, voire plus. Je plaisante… En fait, je ne devrais pas trop plaisanter sur le ramadan puisque c’est un mois sacré, et je risque d’être puni peut-être pas ici tout de suite mais, nous dit-on, probablement le jour du jugement dernier.
Donc, je vais me contenter de vous souhaiter un très bon ramadan plein de bonnes choses grasses, salées ou sucrées (c’est vous qui bouffez), à consommer sans modération puisque, quoiqu’on vous dise ou vous conseille, vous n’en faites qu’à votre tête, ou plus exactement qu’à votre ventre, lequel, durant ce mois, perd complètement la tête.
Après cette assez longue introduction dictée par l’actualité, je voudrais aborder avec vous un sujet qui n’a rien à voir avec celui-ci, quoique, si on réfléchit bien… En tout cas, c’est ce que nous allons voir ensemble.
Au moment où la communauté musulmane avec son milliard et quelques qui se réclament de l’islam et qui ne sont pas tous pratiquants, loin s’en faut, va se retrouver, comme tous les ans, en presque parfaite cohésion autour d’une pratique commune à savoir le jeûne ou «la faim forcée», comme l’appellent sournoisement certaines mauvaises langues mécréantes ou, pire, laïques ; justement, en ce même moment, disais-je, nos amis français dont certains sont presque aussi musulmans que vous et moi, c’est à dire de souche ou de naissance, sont en train de vivre un calvaire presque sans précédent. En effet, alors que les grèves du transport transformaient leur vie en enfer, la météo est arrivée avec le plus moche de son sale temps et les a littéralement inondés de ses méchants méfaits.
Malgré les nombreuses injonctions des pouvoirs publics et leurs partenaires patrons devenus poltrons et malgré les incessantes supplications des malheureux usagers, les syndicats grévistes ne l’entendent pas du tout de cette oreille et trouvent un malin plaisir à faire durer la douleur qui n’a que trop duré.
Certains politiques naïfs ont cru les amadouer en leur mettant les enjeux de l’Euro 2016 sous la figure, mais les syndicalistes en ont vu d’autres et ont fermé les yeux tout en sachant que leurs adversaires, eux, ne pourront même plus fermer un seul œil.
Bref, entre des grèves paralysantes et une météo agaçante, et vice-versa, je n’arrive pas à comprendre comment nos amis les Gaulois peuvent encore penser à s’amuser à regarder des matchs. Si je dis cela, c’est peut-être parce que je n’ai jamais été un féru de foot. Cela dit, si j’étais à la place de qui de droit là-bas, j’aurais demandé aux patrons de mettre des écrans géants dans les cours des usines ou bien, puisqu’il pleut, dans les cantines ou même dans les bureaux, et ce, bien sûr, pendant les heures de boulot, et là, vous allez voir, si la grève ne va pas s’arrêter d’un seul coup.
Vous allez me demander comment vont faire ceux qui ont envie d’aller voir les matchs dans les stades, et je vous répondrai qu’ils n’ont qu’à y aller à pied puisqu’il n’y a pas de transport. Après tout, la marche à pied, comme le foot, c’est un bon sport. Comment? Pardon? Et ceux qui jeûnent? Ah oui, vous voulez parler des musulmans français - ou pas ? Ah ça, ce n’est pas tout à fait mon rayon. Je ne sais même pas d’ailleurs si ces gens-là font la grève ni même s’ils aiment le foot.
En tout cas, on ne peut pas tout faire en même temps. On ne peut pas et faire la grève et suivre les matchs et subir les aléas de la météo et râler contre cette même météo et, en plus, jeûner! C’est trop pour un seul homme. Fût-il musulman pratiquant ou pas. Enfin, c’est ce que je pense… D’ailleurs, ma femme qui lit au-dessus de mon épaule ce que j’écris vient de me susurrer à l’oreille que je devrais arrêter de penser et passer au lit. Elle a juste oublié que le ramadan a déjà démarré, et qui dit ramadan dit la fin du ramdam. Et oui, chérie, ça aussi on pourrait l’appeler «la faim forcée». Enfin, je pense… Pardon, chérie... Je te promets de ne plus penser.
Avant de vous quitter, je vous souhaite un ramadan sympathique sinon diététique et vous dis vivement le retour à la normale qui n’est pas pour demain, et vivement mardi prochain.
