Nous n’avons ni équipe de foot, ni gouvernement, mais nous avons un parlement

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ChroniqueJe sais que je risque de me faire lyncher par les supporters de nos Lions aux pieds liés, surtout par ceux qui n’aiment pas mon humour. Mais je ne les crains pas trop car ils étaient des millions il y a encore quelques heures, mais je crois qu’ils ne sont plus que quelques dizaines.

Le 17/01/2017 à 12h01

Et à ce propos, je n’ai ajouté la première partie de mon titre, qu’après la fin du match de lundi soir, un match que j’ai suivi beaucoup plus par suivisme que par nationalisme.

Depuis le temps que vous me connaissez, vous savez très bien que le foot et moi, ça fait 12, et que je n’ai jamais cru que ce sport, ou un autre, pourrait devenir le porte-drapeau d’un pays et encore moins cacher ses contreperformances. Il pourrait à la limite faire plaisir au petit peuple et atténuer sa fureur quand il est en colère, mais c’est à double tranchant, parce que, quand les équipes ne gagnent pas, alors, là, je ne vous dis pas.

D’ailleurs, c’est une bonne transition que je vais présenter sous forme de question: si jamais, à Dieu ne plaise, nos représentants à la CAN 2017 continuent, comme ça, à rater à chaque fois les bonnes occasions de marquer des buts et donc de gagner, et si jamais, à Dieu ne plaise aussi, à la fin du premier tour, nous n’avons toujours pas de gouvernement, que vont faire nos gouvernants?

En fait, c’est une mauvaise question ou, si vous préférez, c’est une question mal posée. Je vais essayer de la reformuler autrement: si nous ne gagnons aucun des prochains matchs de la CAN et que notre équipe revient très vite au bled, les pieds enflés et les mains vides, et qu’en même temps nous n’avons aucun gouvernement, contre qui on pourrait pousser une bonne gueulante, qui va calmer nos fous tifosis?

Je ne veux pas être un oiseau de mauvaise augure, mais ce premier match et cette première défaite n’augurent rien de bon pour la suite des évènements. Je suis un optimiste chronique, mais mon petit doigt - que j’écoute souvent parce qu’il dit vrai parfois - me souffle que tel que c’est parti, on est vraiment mal barrés.

Cela dit, comme je ne l’ai dit plus haut, nous n’avons pas encore de gouvernement, mais nous avons quand même un Parlement et même un Président élu et qui été aussitôt installé sur son perchoir alors qu’il n’en attendait pas autant ni si vite. Comme quoi, comme on dit chez nos amis hexagonaux, “tout vient à point à qui sait attendre”. Maintenant, ne me demandez pas pourquoi et comment quelqu’un, de surcroit socialiste, peut-il être Président d’un Parlement alors que son parti ne va pas faire partie du prochain gouvernement, parce que je ne saurais quoi vous répondre.

Moi, on m’a toujours appris que le patron du parlement est issu obligatoirement de la majorité qui gouverne, et c’est normal puisque, normalement, elle détient la majorité des sièges et donc, la majorité des votants. Oui, mais ça, c’est dans un pays normal. Ah oui, j’ai oublié. Deux partis de l’ex-majorité et probablement de la prochaine, ont voté blanc pour le candidat rose.

Enfin, dernière spécificité de notre authenticité : le candidat socialiste était l’unique candidat. Autrement dit, personne ne s’est présenté contre lui ou n’a osé le faire. Oui, je sais qu’il y a eu déjà des trucs pareils dans des circonstances pas pareilles, mais là, le mec est socialiste, je veux dire que ce n’est pas, à priori, un mec parachuté, un mec proche du... vous voyez ce que je veux dire. Franchement, je ne pige plus rien, et je pense que même les génies des sciences-po seraient incapables de piger le pourquoi du comment de ce mic-mac sans nom.

Après avoir dit tout ça, je n’ai rien dit, parce que je ne sais pas où tout ça va nous mener. En tout cas, je suis sûr que comme ça, on ne risque pas d’aller bien loin et d’ailleurs depuis déjà plusieurs mois, j’ai l’impression que tout le monde, chez nous bien sûr, fait du surplace. Certains même ont voulu rendre hommage à Lenine le révolutionnaire : un pas en avant, deux en arrière. 

En attendant, j’espère que nos Lions -quel grand nom pour de si petits toutous!- vont reprendre du poil de la bête et vont sauver notre honneur d’Africains surtout à un moment où nous nous apprêtons à le devenir d’une manière encore plus forte et encore plus ferme.

Quant au reste, c’est à dire le gouvernement et compagnie, je crois que seules les prières pourraient faire quelque chose. Personnellement, je ne pourrais pas être d’un grand secours, mais je fais entièrement confiance aux spécialistes de la chose dont certains sont partie concernée et intéressée.

Maintenant, je n’ai plus qu’à vous dire vivement une belle victoire sur le défaitisme et sur le fatalisme. Et vivement mardi prochain.

Par Mohamed Laroussi
Le 17/01/2017 à 12h01