Et si un jour toutes les femmes se levaient comme un seul homme...

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ChroniqueTous les ans, à pareil moment, c’est-à-dire à la veille du 8 mars, une journée qu’on ne présente plus. Je m’interroge sur l’opportunité de la commémorer ou non par un écrit de circonstance. Et tous les ans, c’est le même topo : je doute, j’hésite, mais je finis toujours par écrire un truc.

Le 07/03/2017 à 12h57

Pour vous dire la vérité, toute la vérité rien que la vérité je le jure, j’ai peur que si jamais je fais l’impasse sur une fête si fameuse, si souvent controversée et parfois même si critiquée par celles-là même qu’elle est censée encenser, on en profite pour se venger de moi. Il y a des femmes, y compris dans mon entourage, qui n’attendent que cela pour tomber sur moi à bras raccourcis. A commencer par ma propre épouse qui pousse le cynisme jusqu’à tout faire pour me faire oublier cette date, comme par exemple cacher le calendrier de la cuisine où elle note toutes les créances domestiques à payer, telles que les notes d’eau et d’électricité, le syndic, le salaire de la femme de ménage et bien d’autres engagements, même si c’est moi qui casque presque tout le temps. Et elle fait tout cela juste pour que j’oublie la journée du 8 mars et pour qu’elle puisse avoir le plaisir de me faire le procès de l’année.

Mais comme moi je suis très malin, j’utilise les dernières technologies, notamment mon smartphone et tous mes autres gadgets électroniques pour qu’ils n’oublient jamais de me rappeler à temps cette date périodique, ô combien fatidique.

C’est ainsi que chaque année, je me fais fort de commettre un billet, et parfois plusieurs, pour vanter les mérites des femmes qui sont, comme chacun sait et que plus personne n’ignore, nos femmes, pour les légitimistes comme moi, nos compagnes, pour les non-conformistes comme il y en a de plus en plus, nos maitresses ou nos partenaires de plaisir, pour certains de nos collègues hommes bien chanceux et qui sont ma foi très nombreux, sans oublier nos mères, nos grand-mères, nos filles, nos belles-filles, nos tantes, nos cousines, nos voisines. Bref, on ne va y passer la journée, toutes les femmes, quoi.

Maintenant, je ne vais pas me répéter comme chaque année. Vous n’avez qu’à vous référer à mes écrits des années précédentes sur ce même sujet, que vous pouvez retrouver un peu partout, sur Internet ou ailleurs.

En effet, je pense qu’il ne sert absolument à rien sauf à faire de la démagogie, de raconter et de se lamenter que les pauvres femmes sont tout le temps exploitées par ces salauds de mecs qui les traitent comme des êtres inférieurs, se fondant souvent sur force maximes et moult sourates que je ne saurais vous citer étant archi-nul dans ce domaine, comme dans bien d’autres d’ailleurs.

D’autre part, pourquoi devrais-je rappeler ce qui été dit et répété des millions de fois que les femmes ne sont pas que des ventres à engrosser ou des fesses à pincer, mais qu’elles sont aussi des têtes capables de réfléchir, d’analyser et de penser?

Enfin, suis-je vraiment obligé de rafraîchir la mémoire de tous ces machos et de tous ces fachos amnésiques qui oublient volontairement que la moitié de l’humanité est féminine et de ce fait, elles pourraient finir, un jour ou l’autre, par avoir le dernier mot? Et ce jour-là, croyez-moi, ils n’auront sans doute pas le temps de les voir venir, mais les coups, eux, ils vont bien les sentir.

Je ne vous cache pas que ce jour-là, moi, je l’attends de pied ferme et sans peur et sans crainte. Non pas que je n’aurais pas peur d’elles ou bien que je n’aurais rien à me reprocher, bien au contraire, mais tout simplement parce que je suis convaincu que nous méritons tous une très bonne raclée de ces femmes que nous aimons tant et que nous adorons tant, mais que nous méprisons et maltraitions autant. 

En attendant ce grand jour du jugement avant-dernier où les femmes nous feront la fête, je vous dis vivement la disparition définitive de cette unique et minuscule journée réservée à la femme!

Et vivement mardi prochain!

Par Mohamed Laroussi
Le 07/03/2017 à 12h57