Figurez-vous messieurs que face à l’épidémie de Covid-19, nous ne sommes pas tous égaux. Non, une fois n’est pas coutume, vous n’êtes pas en position de force. Le mythe du mâle Alpha s’effondre pour ainsi dire devant un virus qui fait des ravages dans les rangs masculins et semble davantage épargner les femmes.
Les scientifiques sont unanimes face à des bilans qui se confirment de pays en pays. En France, 73% des cas de Covid-19 en réanimation sont des hommes et côté mortalité, ce n’est pas mieux. 64 % des décès dus au Covid-19 en Italie se comptent parmi les hommes, 58 % en Allemagne et 61 % en France… Au total, les hommes auraient 50 % de chance de plus de mourir que les femmes du coronavirus, d'après une analyse du Global Health 50/50 pour CNN, menée dans 20 pays.
Et cette différence n’est pas spécifique au Covid-19. L’immunité des femmes s’avère en règle générale meilleure face aux épidémies.
Alors que faire, s’interroge la communauté scientifique? C’est là qu’une hypothèse, qui date de plusieurs années, resurgit sur le devant de la scène et est en train de se concrétiser aux Etats-Unis: administrer des hormones sexuelles féminines aux hommes, pardi!
Et oui, nos chromosomes X et nos chers œstrogènes sont aujourd’hui considérés comme un potentiel remède miracle, «des gènes d’immunité», au point que des médecins de Long Island (New York) mais aussi de Los Angeles pratiquent désormais des tests cliniques sur des patients masculins à base d’hormones sexuelles féminines.
Mais si le renforcement immunitaire est envisageable grâce à ce traitement, quelques petits inconvénients risquent fort de mettre à mal la virilité des patients, à commencer par celui de se voir pousser des seins. Bon, on vous rassure, cela n’est pas encore avéré.
Mais imaginez un peu que ce traitement fonctionne… Imaginez un peu le monde de demain si les hommes en venaient à se soigner à coups d’hormones sexuelles féminines?
Ah, les oestrogènes… Comment vous en parler messieurs, de ces hormones qui fluctuent sans cesse et à cause desquelles, aujourd’hui ne ressemble jamais à demain, dans une vie de femme.
Fini le temps où on se faisait rabrouer par vous messieurs à coup de «Meeuuu keskia? C’est encore tes hormones qui te jouent des tours?», «Olalala, madame a encore ses ragnagna, madame va encore jouer les casse-bonbons?», «t’es tellement chiante, je veux même pas imaginer ce que ce sera à la ménopause!»… Bienvenue au club les gars!
Dans ce monde de demain, résolument plus féminin, la testostérone pourra se la mettre en veilleuse, enfin! Pourtant associée à la virilité, à l’agressivité, à la sexualité débridée, au dynamisme, à la domination et à la force, la testostérone, qualifiée d’«hormone du pouvoir», et même considérée comme un atout que l’on met en avant en politique, ne sert tout compte fait à pas grand-chose, quand les choses se corsent.
Dans ce monde de demain, imaginez donc que le pouvoir se féminise jusqu’au plus haut sommet de la pyramide. La question a le mérite d’être posée et d’ailleurs le magazine Forbes explore le sujet en ces temps de pandémie, en se penchant sur la façon dont les pays dirigés par des femmes ont géré la pandémie. De l’Islande à Taïwan, en passant par l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, la Finlande ou encore le Danemark… Autant de pays érigés en exemples de véritable leadership en temps de crise.
D’un côté, «l’empathie et l’attention que toutes ces dirigeantes ont communiquées semblent provenir d’un autre univers que celui auquel nous nous sommes habitués», décrète le magazine Forbes. Et d’y opposer «ces leaders et ces histoires avec les hommes forts qui se servent de la crise pour accélérer un terrifiant trio d’autoritarisme: blâmer “les autres“, capturer le pouvoir judiciaire, diaboliser les journalistes et couvrir leur pays de ténèbres».
Le pouvoir aux femmes et aux oestrogènes? Oui, pourquoi pas, ne serait-ce que pour reconstruire ce monde de demain que l’on espère totalement différent du précédent, qui nous menait à notre perte. Si la pandémie de Covid-19 aura servi à quelque chose, ce sera assurément à nous sortir de nos carcans en nous invitant à envisager la possibilité d’autres schémas.